#41710
bzo
Participant

dans ma manière,
il faut essayer de déboucher dans l’instant avec son corps,
l’instant brut qui ne souffre d’aucune préméditation, d’aucune réflexion,
l’instant brut qui est juste action, inaction,
l’instant brut qui est instinct, pulsion, désir,
chair, sueur, sang

mais aussi qui est imagination,
l’imagination détachée de notre intellect, libre de flotter comme un nuage dans le corps
et de jouer avec lui

ici, tout avance en même temps,
comme un bloc composé d’innombrables strates,
boire tout cela en même temps,
composer tout cela en même temps

la vie ici, éclabousse de sa puissance, à chaque instant,
c’est un torrent,
les nuances arrivent sans cesse changeant,
on ne se baigne jamais dans la même eau du fleuve, pour citer Héraclite,
l’être est inondé, emporté, roulé,
il a les deux sexes s’il s’est entièrement ouvert

la chair s’ouvre tellement magnifiquement,
notre chair peut devenir un sexe béant vers le ciel,
être butiné de toutes parts,
être gorgé de nectar à offrir,
se sentir pénétrable à l’infini