#41711
bzo
Participant

mon rythme est de plus en plus lent, ces derniers jours
et entre chaque action, j’accomplis un temps d’arrêt, aussi de plus en plus long,
j’ai besoin de tout cela
pour bien déguster tout ce qui monte,
je veux goûter à chaque nuance, vivre chaque vague, dans ses moindres sursauts

chaque jour qui passe, sans éjaculation
et il y en a maintenant un paquet, j’ai cessé de compter,
mes énergies s’accumulent toujours plus
et cela devient juste, toujours plus délicieux à vivre,
la finesse, la précision, la richesse des nuances, s’accroissant sans cesse,
la réactivité de mon corps tellement exacerbée, tellement décuplée,
c’est juste confondant

je meuble la lenteur que je laisse s’installer, sans problème,
car je sais ce qui va arriver, que la cérémonie joyeuse va bientôt reprendre,
en attendant comme une atmosphère d’autel baignant dans la lumière d’innombrables bougies
et quand je me décide à relancer la machine,
les énergies montent, en un clin d’oeil, débordant de partout,
envahissant le silence qui s’est fait dans ma chair

la fête est instantanée, bruyante, à volume maximal,
me peuplant de liesse jusqu’au fond des os,
je me laisse aller, je me laisse emporter,
oh, ne plus être que cela, ce chant, cet immense rire qui m’a envahi,
qui balaie tout sur son passage,
mon corps s’embrasse, mon corps s’étreint, passionnément,
je ne suis plus qu’une couche pour les strates vibrantes du plaisir, dansant sur moi

comme j’ai étiré cela, jusqu’à la dernière goutte, je suis devenu expert à cela
mais là, le cycle se termine,
plutôt que de reprendre tout de suite, je laisse tout se calmer, je laisse tout s’arrêter
réinstaller le silence un instant, regrouper mes troupes,
bien visualiser la cible, bien tendre son arc

et quand les énergies remettent cela,
c’est à nouveau, comme si je coulais instantanément jusque dans les profondeurs de l’océan
et que mes parois se fissurent de partout,
un instant, cela pleut sur moi, cela entre par jets de tous les côtés, par vagues,
je barbote dedans, j’en suis imbibé, j’en suis inondé,
tout finit par éclater, par s’éparpiller
et je suis juste emporté joyeusement par les flots tournoyants,
la dégustation peut reprendre