#41740
bzo
Participant

dans la forêt aujourd’hui,
j’ai senti tellement mes énergies sollicitées,
dès que je m’immobilisais, le silence de la forêt semblait me pénétrer jusqu’aux os,
ma capacité à m’ouvrir, à m’offrir, jouait à plein
mais ce n’était aucunement sexuel comme sensations, comme geste intérieur de ma part

la forêt commence à prolonger des racines en moi, de plus en plus,
elle réclame ces énergies dans mes profondeurs dès que je m’aventure parmi les arbres,
elles leur appartiennent autant qu’à moi,
elle me sent de plus en plus prêt à ce partage dans l’instant

je me suis arrêté dans un vallon près d’un ruisseau,
le bruit de l’eau qui coulait, m’a envahi peu à peu,
c’était vraiment agréable,
moi qui hais pourtant le bruit, ce genre de sonorité dans la forêt, c’est comme de la musique ineffable à mes oreilles,
il y avait quelque chose de tellement coloré, frais, joyeux, dans ce petit air que me jouait le ruisseau,
constamment identique mais en même temps, jamais lassant,
cela me parlait de quelque chose imminemment de la vie, des coloris secrets de la vie,
de l’écoulement parfois tellement lumineux de la vie

le silence n’est pas brisé, aucunement à aucun moment par ce genre de sonorité dans la forêt,
elles semblent tellement en accord, l’une dans l’autre, tout naturellement se fondant,
n’interrompant par la densité, l’épaisseur du silence, juste le colorant un peu,
lui conférant quelques nuances différentes

je restais de longues minutes, le regard plongé dans le vert imbibé de lumière des branchages
et les oreilles emplies de ce petit refrain