j’ai senti aujourd’hui tellement distinctement en moi,
certaines engrenages intimes du mode yin en action,
j’avais pris un petit break de mon travail devant l’écran,
m’était levé, avais enlevé mon peignoir (il faisait un peu froid ce matin à Bruxelles)
et nu, au milieu de la pièce, j’avais commencé à bouger lentement,
toutes sortes de mouvements avec les hanches, le bassin,
du va et vient, des contractions diverses et variées, des ondulations,
les fesses, le périnée, les muscles autour de l’anus, diversement sollicités,
des déhanchements plus ou moins prononcés, des cambrements
un bras croisé sur la poitrine, les doigts un peu sur l’épaule opposée,
l’autre à plat sur le ventre, de temps à autre qui se mettait à errer,
les cuisses bien écartées, en prostatique pure à 100%,
et donc lentement, très lentement, j’effectuais ces mouvements, cette gestuelle
qui me donnaient cette sensation de me faire l’amour, toujours plus
à partir d’un moment donné, j’ai commencé à sentir très distinctement,
que mon corps était devenu comme un terrain neutre, totalement neutre, sans identité sexuelle
il me semblait y avoir dans ma chair, comme une formidable ouverture, plus aucune barrière,
un élargissement possible à tout moment du spectre du ressenti
qui semblait être devenu tellement élastique, ductile, dansant
je sentais à quel point, j’étais en train d’abandonner les commandes de mon corps,
à quel point, j’étais en train de capituler toute volonté
autre que de me laisser entraîner de plus en plus dans le plaisir
je sentais les frontières de mon identité sexuelle, devenues tellement troubles,
comme c’était délicieux de ressentir tant d’ambiguïté dans sa chair,
tout pouvait arriver désormais,
j’étais sous l’emprise, corps et âme, d’un sortilège, de plus en plus,
le désir était en train s’exprimer sans plus aucune entrave, ni tabou,
je sentais très distinctement en moi, le pôle féminin et le pôle masculin commencer à interagir,
je les sentais totalement en charge de la manœuvre,
mon corps leur était livré,
je m’effaçais à tout instant, du mieux que je pouvais
je sentais aussi que j’avais un braquemart bien dur, en action en bas,
bien que mon sexe de chair et de sang, lui, était totalement au repos, entre mes jambes,
je me sentais des hanches, larges, souples, allumeuses,
je sentais comme un chaudron vibrant dans mon bassin, accessible par une petite fente,
dans lequel toutes mes actions touillaient,
je me sentais capable de m’entrebâiller, d’ouvrir ma chair en écartant les cuisses,
de vibrer toujours plus par en bas en m’offrant, en me laissant aller