#41909
bzo
Participant

je pratique à nouveau beaucoup debout,
j’apprécie tellement la liberté totale de mouvement, de geste, ainsi,
aucune surface de mon corps en contact avec rien, sinon les pieds sur le sol,
les bras, les jambes, les hanches, le tronc, la tête, les mains,
peuvent partir dans n’importe quelle direction,
tel que le désir les entraîne, aucunement entravés,
j’ai l’impression de voler par moments

bien sûr, il y a le poids, on le porte constamment,
pas comme au lit où il n’est plus présent,
où on peut directement se laisser emporter comme une plume,
non, debout, le poids est constamment là et la nécessité de rester en équilibre, aussi,
ce sont des contraintes,
elles définissent la pratique, lui confèrent ses spécificités, ses limites, ses avantages

oh, un jour, si je pouvais pratiquer en apesanteur,
flottant, voltigeant, dérivant, montant, descendant comme un ballon,
libre comme le vent

il y a vraiment lieu d’accepter qu’il a une pente à escalader constamment,
au lit, je suis emporté comme un fétu de paille, quasi instantanément,
je n’ai qu’à me laisser porter par les vagues,
debout, il faut bâtir et rebâtir, j’ai l’impression de faire de l’alpinisme,
c’est vraiment une affaire de dégustation dans l’instant

néanmoins, la richesse des nuances est remarquable, debout,
je laisse juste glisser le bout d’un doigt ou deux, un peu partout sur mon corps
et je balance lentement, langoureusement, mon bassin,
je peux rester ainsi de longues minutes,
sous ma peau, dans le sillage de mes doigts qui dansent dessus,
la touchant à peine, la plupart du temps,
c’est un tel délicieux enflammement léger qui suit à la trace,
kaléidoscope sous la peau, c’est juste magique

mes mains retournent, bien sûr, régulièrement, vers la pointe de mes seins,
qui semblent vibrer comme des antennes émettrices au moindre contact,
je laisse aussi régulièrement, un doigt ou deux se glisser derrière,
oh, traîner dans la petite crevasse,
jouer au piston qui rentre et qui sort, avec un doigt ou deux,
s’immobiliser, laisser la contraction, comme se resserrer progressivement,
les muscles semblent se souder à ce doigt qui rentre à l’intérieur

j’aime aussi garder le doigt un peu à l’entrée, à peine enfoncé,
frottant légèrement par moments,
et avec la paume, caresser la fesse, la palper, la presser
une fois que je suis bien échauffé,
la sensation de danser, que le désir me danse, que je danse le désir, s’installe,
une harmonie sensuelle où chaque geste, chaque mouvement, semble faire partie d’une chorégraphie

tout est toujours très lent,
dans la lenteur, les petites graines ont le temps de pousser, de germer l’espace d’un instant,
au passage de mes doigts, un bref jardin dans l’invisible,
au mouvement lancinant de mes hanches, des oiseaux s’envolent dans toutes les directions,
parmi des orchidées dévalant en cascade des arbres,
le soleil transperce la canopée de ses innombrables diamants, le désir règne,
une vibration ardente, ineffable, jaillit du plus intime de soi,
baignant toutes choses,
parfum de paradis charnel, parfum d’âme en communion