mon corps est mon sexe
un sexe qui a ses zones plus sensibles, plus réactives,
mes génitaux, ma prostate, mes pointes de sein, mon anus
la délicieuse géographie de mon sexe,
à explorer, encore et encore,
ces innombrables recoins à visiter
où il fait bon s’attarder un moment
mon sexe inondé, imbibé, gorgé,
de ces combustibles miraculeux des profondeurs,
les énergies,
ma chair en est saturée, elle semble l’ exsuder par la peau
à la moindre pression dessus
dès que je me mets en action,
je la sens circuler en moi comme un sang invisible en son réseau
tout mon être en semble alimenté,
mon moteur en dépend absolument pour fonctionner
mon sexe, mon second corps,
celui que je vis durant l’action, celui que je mets en action,
il a poussé à l’intérieur comme une plante,
je sens ses branches un peu partout en moi,
le frissonnement de ses feuilles, sous ma peau,
il grandit, grandit, continue de grandir,
tranquillement, jour après jour
mon corps est en train de devenir immense,
célébration de la vie,
célébration de la joie,
célébration de la chair
déclinaison des strates du plaisir,
de l’enchantement dans l’instant,
toute la sorcellerie de vivre, un moment, dans ma chair,
l’instant semble s’éterniser, se creuser, durer,
l’instant-élastique, l’instant fourre-tout secret,
l’instant explosif, l’instant volcan, l’instant tentation,
l’instant miraculeux
les deux sexes vibrant à l’unisson en moi,
à quel point, on peut être entier, un moment,
à quel point, le féminin peut se déployer, un moment, en nous
les couleurs perdues,
les battements d’ailes dans les profondeurs
qui montent, qui montent
qui nous envahissent tout entièrement,
l’enrichissement sans limite
saisir l’occasion,
saisir l’occasion de vibrer de tout son être,
l’occasion d’être une flamme dansante, de tout son être