#41964
bzo
Participant

si on pouvait faire une coupe de moi en action,
représentant aussi bien ce qui se passe dans l’invisible
que plus concrètement dans la chair,
on verrait d’abord que tout en bas, dans la soute,
il y a une espèce de pompe à énergies qui fonctionne , connectée aux profondeurs,
qui fait monter, à la demande, les énergies
qui sont le combustible qui sera transformé dans l’instant, en sensations

la pompe à énergie est comme un muscle,
elle se renforce en l’exerçant toujours plus,
son efficacité se mesure en quantité d’énergie
qu’elle parvient à faire monter dans l’instant

au-dessus de la pompe,
il y a toute la technique acquise, peu à peu, au fur et à mesure de nos séances,
elle sert à transformer en sensations, en jouissance, en orgasmes,
les énergies que la pompe fait monter et peut injecter un peu partout en nous

la technique, au plus elle est affinée, riche, bien au point,
au plus efficacement on consume les énergies qui montent,
au moins, il y aura déperdition, gaspillage, de celles-ci
et au plus les sensations seront intenses, fines, riches, précises, variées,
vont durer plus longtemps,
vont courir en nous, de plus en plus, comme des vagues nombreuses

on peut avoir des pertes d’efficacité temporaires,
aussi bien de la pompe à énergies que de la technique
on aura alors cette sensation de tourner à vide,
elle peut être causée soit par une panne de la pompe,
la technique alors, n’a plus de combustible à consumer
ou alors c’est la technique elle-même qui devient défaillante momentanément,
alors les énergies continuent de monter mais ne sont plus traitées comme il faut
pour que nous ressentions quelque chose

pompe à énergies, technique
et puis il y a l’élan du désir

l’élan du désir, c’est le désir en action,
c’est le corps qui s’écoute, qui s’enflamme, qui agit,
qui atteint une sorte de spontanéité,
qui fait qu’en même temps, on ne réfléchit plus à ce que l’on fait
mais on ne fait pas non plus n’importe quoi,
on est comme dirigé, dirigé par le désir, dirigé par le corps

c’est le corps aussi qui rectifie sa course,
qui rectifie dans l’instant l’action en fonction du ressenti,
il perçoit dans l’instant
et agit en fonction sur la pompe à énergies et sur la technique,
pour s’ajuster instantanément,
pour que le flux des sensations persiste, s’amplifie, s’affine, s’enrichisse

l’élan du désir,
c’est aussi le moi pensant couché le plus possible dans sa niche,
la tête est unie au corps, la tête est devenue un hub grouillant,
qui met ses ressources au service de tout le reste

c’est le moment de l’open bar, de l’anarchie délicieuse des sens,
alors que la plupart du temps, c’est le contraire,
c’est le corps qui met silencieusement ses ressources au service de la tête,
que tout est bien cloisonné, que tout est bien réglementé,
les flux d’informations sont filtrés, surveillés, restreints

là tout se dérègle il n’y a de moins en moins de séparations à tous les niveaux,
ça circule dans tous les sens, il n’y a plus de frein, plus d’agents de circulation,
plus aucune limitations des vitesses sur les routes, plus de chemins fermés à la circulation,
une animalité joyeuse reprend ses droits,
le meilleur de l’esprit, l’imagination n’est plus enchaînée au moi pensant,
elle vient se mêler au corps un peu partout, jouer avec lui,
jouir de sa liberté retrouvée comme quand on était enfant

le plaisir, c’est un renvoi d’ascenseur massif, impérial, sans limites,
de l’esprit vers le corps,
il cède sans conditions le gouvernail pour quelques instants
pour que le corps et la tête puissent être unies à nouveau,
pour que le masculin et le féminin, puissent s’unir
dans un seul corps ou répartis sur plusieurs