#41972
bzo
Participant

les énergies continuent de s’accumuler dans mes réservoirs
grâce à la non-éjaculation depuis des semaines et des semaines maintenant,
je serai bien en peine de trouver encore des nouveaux épithètes
pour qualifier à quel point, j’en suis gorgé, imbibé, empli,
cet état de sursaturation,
je les sens partout en moi, prêt à entrer en action dans ma chair

mon corps devient chaque jour plus réactif, de partout,
chaque jour, je me dis que c’est impossible que demain,
il le soit encore un peu plus
mais si, mais si, c’est possible…

ce n’est pas seulement que les sensations deviennent plus intenses
mais elles deviennent aussi en plus, en même temps, toujours plus fines, toujours plus précises

ce matin, avant de commencer à travailler,
je suis resté de longues minutes, juste debout, nu, au milieu de la pièce,
les yeux fermés, immobiles, me caressant lentement,
laissant le bout de mes doigts, se promener de-ci, de-là,
j’avais l’impression de ciseler sous ma peau,
d’éveiller comme des traînées de soie, des arabesques chaudes, dans ma chair,
que je faisais s’entremêler, onduler

de temps à autre, je déposais sur la peau, toute la paume,
la laissant frotter, doucement, doucement,
comme si je passais l’éponge sur une surface très fragile,
goûtant à ce feu tellement doux, tellement riche en nuances, tellement varié,
qui s’allumait sur une plus grande surface
maintenant que je n’avais plus seulement le bout d’un doigt ou deux sur la peau

la volupté semble une galaxie intérieur qui me happe au premier contact,
me transportant ailleurs, loin, loin, en moi,
je flotte, je dérive, au gré des sensations,
léger comme une plume, sans plus aucune attache

et puis quand, je resserrais les cuisses sur mes bijoux de famille,
il y a eu une telle explosion de douceur dans mon bassin,
tout s’est liquéfié, tout s’est dispersé en nageant de tous les côtés,
je devins comme une pieuvre de soie, dans l’invisible mouvant ses tentacules

mais ce qui me fait le plus se pâmer, à chaque instant,
c’est cette sensation de complicité, de communion, avec mon corps,
cette ardente intimité avec lui,
je suis vraiment comme le cavalier ne faisant plus qu’un avec sa monture,
c’est quelque chose que je sens tellement, à tout instant, avec une telle irrésistible puissance,
c’est juste magique