#42121
bzo
Participant

comme le plaisir peut devenir un flux lent de lave en vous,
de bas en haut,
cela démarre dans le bassin,
bouillonne tranquillement un peu sur place, se prépare,
puis commence à s’élever, à monter lentement entre les reins,
jusqu’à venir jusqu’au cerveau,
faisant fondre toutes vos cellules grises, au passage

appuyé contre mon bureau,
dont j’aime tellement le contact du bois massif,
tellement sensuel frottement contre ma peau,
appuyé dessus donc avec les fesses,
penché bien en arrière, pour me libérer du poids du corps,
je fais monter lentement, très lentement, des contractions
et puis toujours quelques bouts de doigt,
rêveusement chipotant un téton,
toujours le même, le droit,
il a droit à un traitement de faveur, ce soir

et puis la lave, la bonne vieille lave dans l’invisible,
résultat de la fonte de mes chairs, en bas,
qui monte, qui monte, qui monte,
c’est comme un évier qui se remplit,
je sens que cela monte, à chaque contraction, toujours plus

j’aime tellement cet instant
quand cela débouche dans mon cerveau massivement,
j’ai le regard qui se voile d’abord, puis les yeux qui se révulsent,
je tourne de l’oeil vers l’intérieur, en quelque sorte,
j’ai les pupilles qui baignent désormais dans la lave,
cela me fait comme un coucher de soleil dans le regard, plongé vers le dedans,
je flotte dans le mordoré, dans la dorure céleste,
quelque part sur un horizon intérieur

tandis que mon bassin
est pris dans les va et vient sublime d’un amant et de sa maîtresse,
ils sont tellement chauds, tellement ardents, je les aime tellement,
aucun de leur coup de rein qui m’échappe,
je sens ses lèvres humides, à elle, entrouvertes sur son sexe bien dur,
l’enveloppant le plus fort possible, casse-noisettes,
le happant, le malaxant, se frottant dessus

tout se frotte contre tout, par ici, pour l’instant,
on est au royaume des frottements et des frémissements
où le plaisir coule de partout à travers les cellules, comme du miel chaud, dense
et puis toujours ce téton titillé, du bout des doigts,
je tourne autour, je danse autour, dessus,
je le pince un peu, le frotte, je l’agace,
il rayonne, il irradie

il semble communiquer avec mes contractions, c’est impressionnant,
leurs ondes mutuelles s’aimantant, s’attirant, toujours plus,
c’est si bon de les sentir courir les unes vers les autres,
se fondre en un flot commun qui semble se décupler
quand elles s’amalgament

quel trafic en moi, jamais d’embouteillage, fluidité parfaite,
sensations racées comme des formule 1, tournant au ralenti,
fonçant avec une lenteur de fauve tranquille,
aérodynamisme parfait, tout en courbes, arabesques et ondulations,
le vent les épousant, le soleil et le ciel les tutoyant