#42132
bzo
Participant

mon corps et moi,
sommes présents à l’instant,
présents l’un pour l’autre,
plus que jamais

il y a des moments dédiés de plaisir, bien sûr
où je ne vais faire que cela,
un peu n’importe où, assis, debout, couché
ou alors plus longuement au lit

mais ce que j’aime surtout,
c’est quand il y a comme deux fils qui courent parallèlement dans mon quotidien,
d’une part, le fil de mes tâches diverses et bien banales
dont je m’acquitte, plus ou moins machinalement
quand je suis seul à la maison, en jour de congé, détendu, relax

et puis le fil de ma complicité, de mon intimité, avec mon corps,
le feu que je laisse s’allumer,
parfois juste le temps d’une caresse, d’un déhanchement ou d’une contraction,
à peine pour une dizaine de secondes,
le temps d’une vague de sensations à goûter, à déguster, en passant

c’est devenu vraiment comme un morceau de piano à quatre mains, une danse à deux,
je fais un geste dans le cadre d’une tâche du quotidien,
portant ceci, déplaçant cela,
nettoyant le plan de travail de la cuisine, faisant du café, du thé, etc., etc.
et puis soudainement je sens une ouverture, une possibilité
pour quelque chose en plus, une douceur, une gâterie,
un court moment de communion, d’effusion, avec ma chair

l’enchainement de gestes, de mouvements que j’effectuais
dans le cadre de la tâche, on ne peut plus, banale,
va changer, varier, dévier, plus ou moins,
pendant quelques instants, cela va se mettre en suspens
ou encore être effectuée comme au ralenti
s’altérer, devenir soudainement de plus en plus langoureux, lascif

mon bassin va se met, éventuellement, à danser plus ou moins,
si une main est libre,
les doigts vont commencer à caresser un sein, un flanc,
quelques contractions vont monter
et puis surtout, mes cuisses vont venir frotter mes génitaux,
j’aime tellement cela, cette volupté instantanée et si riche
dont mes bijoux de famille sont capables, au moindre contact

les deux fils d’action courent en parallèle, une bonne partie du temps,
quand je n’ai pas besoin d’une trop grande concentration
pour faire ce que j’ai à faire,
se croisant et se décroisant très régulièrement,
c’est comme une danse sauvage mais harmonieuse, ensemble,
une façon extraordinaire de colorer les moments,
les rendre magiques
tout en effectuant tout de même ce que j’ai à faire

les instants qui passent, me disent
que je peux arriver à l’incandescence,
en tout lieu, en tout heure, n’importe comment
parce que je sais parler à mon corps,
parce que je sais me rapprocher de lui,
vivre le moment, en totale complicité avec lui
et c’est juste magnifique

c’est une forme de libération enchanteresse de la chair,
cela m’épanouit tellement quelque part,
c’est tellement satisfaisant, réjouissant
malgré l’extrême brièveté

ce sont des moments d’harmonie débridée, dans l’instant,
riches et intenses,
à nuls autres pareils