#42263
bzo
Participant

mes gestes du quotidien,
pour accomplir les différentes taches, anodines pour la plupart,
une partie du temps,
je les enrobe, je les décore, je les enrichis,
la complicité incandescente avec mon corps,
s’enroule autour d’eux comme un boa, leur ajoute une surcouche,
de la valeur ajoutée, momentanément

ce qui se joue ici, c’est un moment d’accord subtil,
les sensations dans ces moments, sont cela,
la résultante d’un moment d’accord, vite fait, bien fait,
entre mon corps et moi, embarqués dans une action,
initialement autre que la recherche directe d’un plaisir

nous dévions soudainement, comme un bateau qui a rompu ses amarres
et sort du canal de navigation qui lui était réservé, tiré par des remorqueurs,
mon corps et moi allons dériver l’un vers l’autre, passionnément,
jusqu’à entrer en contact un instant,
le moment s’enflamme, des étincelles naissent,
nous avons réussi à nous unir un moment

je pose des questions à mon corps,
sous formes de gestes, de caresses, de contractions,
nous allons devoir accorder nos violons, très très rapidement,
pour que ses réponse puissent fuser sous forme de sensations,
au plus mes questions seront pertinentes,
au plus ses réponses seront satisfaisantes

je questionne notre intimité,
notre lien dans l’invisible,
je le recherche, juste lui, je cherche à le saisir,
à le ressentir le plus fort possible
avec ma caresse, ma contraction, mon geste

cela peut paraître qu’une formalité, chez moi,
tant chaque jour, je suis envahi facilement, copieusement, à volonté, même,
par de nombreuses tempêtes délicieuses
mais le fait est que chacune, est le résultat d’un mécanisme,
si fragile, si ténu
et à la fois, si puissant, si riche

ça passe à chaque fois
mais à chaque fois, cela tient du miracle que cela passe, pourtant