#42477
bzo
Participant

je viens de m’éveiller
mais le désir, lui, dans ma chair, semble ne jamais dormir,
je le sens déjà, à pleine puissance,
tout comme durant la nuit, quand je me réveille
pour mes petites micro-séances nocturnes,
là aussi, il semble régner et danser, comme il veut

appuyé contre le bord de table, mes mains se posent sur la peau,
petit choc électrique, de ce premier contact,
échange de chaleur nageante, de soie fluide qui se répand,
ne plus bouger un instant,
juste fermer les yeux et goûter à ce petit moment de paradis

je commence à bouger les doigts,
oh, toute une machinerie semble se mettre en route immédiatement,
cela ne chôme pas là-dedans, cela ne rechigne pas à la besogne,
je me sens chamane, je me sens sourcier,
avec tout ce qui s’éveille en moi, ​
quel sacré tour de passe-passe, j’ai mis au point

je mets le turbo, je commence à bouger langoureusement,
rien de très masculin dans cette façon de se mouvoir, je vous le concède,
cela fait même très efféminé,
mais je n’en ai cure,
cela fait longtemps que les frontières de mon identité sexuelle, ne me gênent plus,
tellement d’inconnu, tellement de splendeurs,
tellement de territoires à explorer,
au-delà

me sentir entier un instant,
sentir cette intimité, cette communion avec mon corps,
sentir le désir avec un grand D, couler en moi
fleuve tantôt tonitrueusement dévalant dans la chair,
tantôt calmement invitant au voyage,
comme dans une pirogue, dérivant à l’horizon

plonger à la suite du dauphin,
se saisir de son aileron,
se laisser entraîner,
vibrer un instant,
suprêmement