#42482
bzo
Participant

quelle magnifique nuit,
beaucoup de sensations fortes ont coulé dans les tuyaux,
je me sens bien, je me sens ressourcé, je me sens serein,
tellement proche de mon corps,
tellement content de le sentir sous moi,
tellement content de me sentir si intime avec lui,
si capable d’incandescence, de communion, avec lui

c’est moi, toute cette chair, tout ce sang, tous ces nerfs, tous ces os,
même ce paquet de merde chaude qui dort dans mes intestins,
comme je me sens bien d’être tout ça,
comme je suis content d’être tout cela,
nous avons appris à chanter ensemble, à vibrer ensemble
à nous sentir bien, très bien, ensemble

ma chair est calme, pour l’instant,
je regarde par la fenêtre, il fait grand soleil, dehors,
le ciel est magnifiquement bleu et lumineux,
un oiseau trace son chemin, en battant des ailes précipitamment,
j’ai encore le goût ineffable des tempêtes délicieuses de la nuit passée,
en moi, quelque part,
c’est comme si un horizon lointain magnifiquement incandescent,
me faisait encore vaguement signe

mais le désir déjà m’invite,
je le sens, il est infatigable,
il est déjà prêt, pour d’autres moments,
d’autres incandescences lumineuses,
il est toujours prêt, il est cela,
le ressort dans la chair

le désir habite dans le présent,
c’est son nid, il y est bien installé,
passé, futur, s’y déversent, pour lui,
de là, il prend son envol,
de là, il déploie ses ailes,
de là, il laisse entrevoir
les abîmes en nous