#42518
bzo
Participant

hier soir, je me suis rendu compte que je ne parvenais pas à me connecter à mon corps,
que je ne parvenais plus à vivre ces moments de fusion ineffable avec lui,
j’essayais quelques fois puis je n’insistais plus

il faut dire que je suis en pleine crise familiale aigue,
c’est quelque chose de nouveau pour moi, je n’avais jamais vécu cela,
bon, je sais que cela existe
mais je me suis rendu que j’avais eu la chance jusqu’ici d’avoir été préservé

donc toute une partie de la journée et de la soirée,
j’avais été immergé par WhatsApp et téléphone dans une atmosphère délétère
où des membres d’une même famille s’entredéchirent,
se souhaitent les pire choses, perdent toute raison,
j’avais toutes les difficultés du monde à rester
un tant soit peu concentré sur mon travail

aussi donc plus tard, quand j’essayais de mettre toute ma machinerie en route
pour un peu me détendre, me ressourcer, vivre quelques moments de jouissance et de volupté,
le torrent adoré semble à sec,
pas grand chose se passait,
je me couchais plus tôt que d’habitude

heureusement, la nuit, j’ai eu droit à quelques réveils
et à mon corps qui s’en donnait à coeur joie,
ces quelques secondes, à gauche et à droite, durant mon sommeil où je m’éveillais
et où le yin montait, organisait des fêtes éclairs dans ma chair
tout en caresses, gémissements, ondulations, contractions, frottements, effleurements,
le moindre mouvement, le moindre geste, se transformant en une vague de plaisir,
venant s’ajouter aux autres

comme j’étais heureux, comme j’étais soulagé,
tout est bien là encore en moi,
tout homme devrait pouvoir vivre au moins quelques moments, ainsi,
pour se rendre compte à quel point, leur corps est capable d’autre chose,
à quel point il est capable d’une jouissance,
comme un océan de volupté dansant partout en eux,
à quel point, ils peuvent se transformer de la tête aux pieds,
en un bouquet de feux d’artifice, tirés de tous les côtés,
la chair épanouie suprêmement,
le grand rire comme une montagne souriante,
nous dévalant joyeusement ses pentes,
rebondissant comme un ballon de toutes les couleurs