#42578
bzo
Participant

j’ai parfois l’impression d’avoir deux corps,
de me partager entre deux corps,
d’être capable de les interchanger quasi instantanément

un corps d’homme pour me véhiculer au quotidien,
au fil des heures, au fil des secondes,
et un autre, well…
un corps plus tout à fait d’homme, enfin aussi
mais autrement, définitivement autrement,
un corps de femme aussi,
oh tellement

en même temps, un corps de femme et un corps d’homme, pour être plus exact,
fluctuant sans cesse entre les deux,
fluctuant comme si deux corps qui se faisaient l’amour
avaient fondu en un,
à force de se chercher, à force d’essayer de se réunir

car il faut toujours être au moins deux pour faire l’amour,
même tout seul,
vraiment tout seul, tout seul, on n’y parvient pas,
non, il faut à être à deux
deux qui cherchent à se réunir,
même tout seul

tout seul ou à deux, donc,
le principe est le même

bon dieu que c’est bon, de sentir son corps ainsi,
capable d’extase au féminin comme au masculin,
certaines frontières ont sauté, pour être ainsi,
on le sent, on le sent tellement quand on est en action,
on sent qu’on a accès à tout un continent enfoui en nous

bouger mon cul, un instant, ainsi,
c’est comme de mettre en route des vagues,
c’est tout en soie chaude à l’intérieur
qui ne demande qu’à onduler, à se gondoler, à frémir, à s’insinuer partout

oh ma chair, quel puissant sortilège, t’habite,
j’ai les clefs de cette luxure ineffable, quelle bénédiction,
je me caresse et je m’envole, je plane, léger,
loin de l’effort, loin de la lourdeur, loin de la gravité,
tout ne doit plus être qu’un jeu,
juste être une plume pris dans une bourrasque de vent,
qui tourne un peu en l’air, fais quelques solos en vol plané parmi les nuages
et déjà retourne se coucher parmi l’herbe sur la terre,
heureux d’être si insignifiant et si capable de s’envoler à tout moment