#42832
bzo
Participant

cela tient sans doute, quelque part,
d’une intuition profonde,
qu’on a eu à un moment donné
que c’était possible,
que de vouloir tenter, de se suffire à soi-même, sexuellement,
d’aller chercher rien qu’en soi,
de ce qu’on va chercher, d’habitude, chez les autres

espérer de ce corps,
qu’il nous apporte une satisfaction profonde,
même, une forme d’épanouissement, d’union réussie, enrichissante
qui rassasie la chair et l’esprit,
sans plus se tourner vers autrui

il le peut, il peut cela pour nous, bien sûr,
mais il faut être prêt à aller loin, très loin,
être prêt à briser pas mal de tabous, outrepasser beaucoup de frontières
car le territoire le plus riche, le plus vaste et le plus inconnu, en nous,
celui qui peut tenir toutes ces promesses,
c’est le féminin, bien sûr

l’accueillir en bloc, sans conditions, durant l’action,
et non plus à petites doses, ponctuellement, ici et là,
souvent, sans même qu’on s’en rende compte,
c’est faire une place à l’altérité, en nous

c’est réunir tous les ingrédients
pour que l’alchimie de l’union, la magie de la communion charnelle,
puissent avoir lieu,
après il faut encore bien mettre au point ses recettes,
apprendre à laisser mijoter tout cela, à bien assaisonner

il faut être prêt à laisser s’exprimer ce féminin,
sans conditions et sans rien retenir
si on veut qu’il puisse nous submerger entièrement,
qu’on puisse vivre à travers lui, le plaisir,
goûter, sans limites, à ses richesses

le yin en nous,
aime les gestes, les mouvements, les postures,
aime à en savourer chacun, chacune, avec gourmandise,
il sait leur pouvoir, leur capacité, sans limites

le yin aime la chair,
aime se sentir fondu à elle,
aime s’ébrouer dedans comme dans une piscine,
aime se laisser entraîner au gré de ses courants

un tout autre rapport à son corps,
une intimité, une complicité, sans limites,
acquérir l’instinct de libérer les énergies,
acquérir l’instinct de se laisser entraîner par le désir