#43217
bzo
Participant

le mode yin
qui, en fait, pour être plus exact,
est une interaction entre le yin et le yang,
je l’appelle ainsi, néanmoins, seulement, mode yin
car le yin occupe l’essentiel
de mon espace intérieur, de ma chair,
quand je suis en action,
que ce soit pour quelques secondes ou pour de longues minutes

pourquoi?
si on pouvait prendre un couple qui fait l’amour,
ils sont ardents, ils sont synchronisés, ils s’unissent splendidement
si soudainement, on pouvait les fusionner totalement,
qu’ils ne forment plus qu’un seul corps, un seul être,
avec tout ce qu’ils sont dans ces moments-là,
leur désir, leur excitation, leurs sens en feu,
mettre tout cela dans une seule chair, donc,
le yang se trouverait soudainement cantonné à, à peine, 5, 10%,
le yin occuperait tout le reste

tellement la femme est plus puissante, plus riche
que nous autres, hommes, dans l’action sexuelle,
voilà pourquoi, je l’appelle, le mode yin,
même si les 5, 10% du yang,
sont absolument indispensables aussi

le mode yin
est comme des flammes de soie qui dansent en moi,
le feu s’étend rapidement à tout mon intérieur,
le bucher semble immense, m’entourant de tous les côtés,
à l’intérieur comme à l’extérieur, cela brûle ineffablement,
ma chair semble fondre d’un peu partout, sous l’action de morsures délicieuses,
les nuances changent constamment, un kaléidoscope étourdissant

le brasier est entretenu par n’importe lequel de mes mouvements,
de mes gestes, de mes changements de positions, de mes caresses, de mes ondulations,
de la danse de mes hanches, des frottements de mes cuisses sur les génitaux,
de mes contractions,
de mes doigts explorant derrière la petite fente, derrière

tout cela permet au feu de rester entretenu en moi,
un seul petit geste du doigt suffit déjà,
pour un moment, à assurer une continuité des flammes
celle-ci doit être maintenue,
si j’arrête tout, plus de quelques secondes,
le feu ne semble plus être qu’un rêve au passé
mais je peux le rallumer immédiatement

les combinaisons d’alimentation sont infinies,
c’est pour cela que les nuances changent constamment,
tout un corps à bouger, tout un corps à caresser,
infinies variétés des mouvements, des gestes,
infinies variétés des caresses, infinies variétés des positions,
de leur évolution, dans l’espace et le temps

et puis il y a les ondes dans le bassin,
elles constituent l’artillerie principale, tout de même,
anales, prostatiques, génitales,
les premières, obtenues avec un ou plusieurs doigts
qui vont fouiller, explorer, la petite caverne,
les deuxièmes, avec les contractions
et puis les troisièmes,
avec les frottements, pressions, effleurements, divers et variés,
des cuisses sur les bijoux de famille

leurs combinaisons aussi, n’ont pas de limites,
un peu plus d’anal, un peu plus de prostatique, un peu plus de génital,
du anal tout seul pour quelques instants,
ajoutons-y un peu de prostatique,
un zeste de génital, quelques secondes plus tard,
ce sont des cocktails préparés et bus instantanément, sans cesse, dans ma chair

la communion, la complicité, totales,
avec le corps,
ne former plus qu’un avec lui,
être entier, pour quelques instants,
n’être plus qu’une immense danse intérieure,
un chant généralisé, de tout son être

le désir, sans tabou, libéré,
s’exprimant sans restrictions,
nous grandit splendidement,
pour quelques instants,
nous sommes révélés à nous-même,
avec tout ce que nous portons en nous,
de forces mystérieuses et de splendeur,
le volcan de la terre éveillé, rugissant,
nous portant vers des nues irisées