ce soir, je n’ai quasi pas pratiqué,
sauf quelques secondes à gauche et à droite,
tout en faisant autre chose,
deux, trois secondes, par-ci, par-là, presque machinalement,
le temps de quelques sensations dans ma chair
je ne me suis mis en route, un peu sérieusement,
que vers 01h du matin,
assis devant mon ordinateur, en train de regarder une série,
j’ai mis en pause et j’ai commencé à me caresser les seins lentement,
tout en me laissant aller dans une pose de plus en plus alanguie
quelques secondes ainsi,
à me frotter, à me titiller, les pointes, avec les bouts des doigts,
tout en laissant mes cuisses jouer avec mes bijoux de famille,
je fus bientôt passablement excité,
je me levai et m’adossai contre la table, le cul contre le bord,
j’adore tellement cette posture
les contractions ainsi sont divines et très variées
mais c’est assez problématique pour les articulations de mes genoux
quand je commence à les plier, cambrer mes hanches,
me laisser aller de tout mon poids
les doigts toujours sur les seins
qui courent comme des petits souris, dans toutes les directions, dessus,
je frotte aussi beaucoup un mollet contre l’autre,
j’aime tellement sentir les poils et les peaux des deux jambes, s’entremêler,
cela me donne des frissons partout
je pratique quelques instants ainsi
puis je retourne écrire une phrase ou deux,
c’est du témoignage en direct,
du reportage à chaud depuis ma chair,
la précision du détail vécu
comme je parviens, à me laisser envahir par le yin,
mes hanches me semblent un trône,
qu’il fait bon remuer, gigoter, dessus
je me lève,
je vais désormais, au milieu de la pièce,
aller danser mon plaisir,
laisser le rythme, m’envahir,
mes mains continuent de jouer inlassablement avec les seins
j’aime aussi, beaucoup, pratiquer debout,
on est libre, dans ses gestes, dans ses mouvements
comme en nul autre endroit,
on peut se laisser emporter par le désir, dans toutes les directions,
aucune surface, aucun obstacle, pour nous entraver,
il n’y a plus qu’à laisser le feu, prendre tranquillement,
en faisant vraiment n’importe quoi,
mon inspiration est totalement libre,
je me sens comme une feuille dans le vent,
soulevé de-ci, de-là,
emportée dans une direction, tout à coup, dans l’autre,
je décolle, j’atterris,
au gré des caprices de mon désir
qui a fait de moi, son objet, sa chose,
comme une diva
je suis dans le vide comme une tour,
emplie de plus en plus de musique, de chant, de danse