c’est vraiment tout un art de se caresser,
goûter à sa peau avec les doigts
j’ai pas mal questionné le rôle des mains,
encore dernièrement,
j’ai toujours senti
que c’était quelque chose à remettre souvent en question
pour progresser,
tellement leur rôle peut être important, décisif
on peut en faire trop,
j’en sais quelque chose,
comme on peut en faire pas assez,
j’en sais quelque chose aussi
mais les mains appartiennent à la chaleur de la peau,
définitivement
mais sans doute pas constamment,
libre doivent être les mains,
de devenir paresseux, ici ou là,
de s’attarder, de traîner,
de faire même un petit somme,
dans un coin ou à côté
c’est dans les doigts que notre créativité, que notre imagination,
sont à même, le mieux de s’exprimer,
laissez les gambader librement, au gré du désir
ils devraient être comme des oiseaux, libres d’aller et venir,
atterrissant ici et là
ils ont cependant un terrain de prédilection,
les seins et leur pointe respective,
ah, comme ils aiment traîner par là, chez moi,
cabrioles, entrechats, picotage, sautillement, frottement,
chipotage, pressage, pincement, effleurement,
retournement, virage serré,
retournement, virage pas serré,
prise en main massive,
les paumes comme des soucoupes qui entourent,
les paumes comme des soucoupes qui frottent circulairement,
les paumes comme des soucoupes qui soulèvent, qui soupèsent
les mains sont des lutins gentils et bien lubriques comme il faut
courez, courez, par monts et par vaux
et n’oubliez pas de temps à autre,
ma petite crevasse derrière,
elle aime aussi quand vous vous égarez dedans,
mes petits lutins fouineurs,
farfouilleurs petits diablotins,
plongez dans les profondeurs de mon trou trou,
tout seul, à deux ou à trois,
tournicotez, sortez, entrez,
tournicotez, entrez, sortez,
faites-moi en voir de toutes les couleurs