mon âme danse, pour l’instant,
comme un ballon joyeux, dans les airs,
le désir le fait voltiger,
le tient au bout de sa ficelle,
de sa main espiègle et volage
je suis assis dans mon fauteuil, face à mon écran,
je fais un petit break, de mon télétravail,
mes hanches se sont mises à bouger,
de plus en plus langoureusement,
mes cuisses frottent les génitaux
chacune de mes mains englobent un sein,
le presse, le frotte, titille la pointe
quel delta d’ondes délicieuses, en moi, mes amis,
à chaque contraction,
synchronisée avec le frottement sur mes génitaux,
c’est une telle ruée vers le haut, depuis mon bassin,
cela vient exploser dans ma tête, à chaque fois,
je ferme les yeux pour sentir danser
les étoiles velouteuses qui papillonnent dans mon cerveau
je maintiens de plus en plus longuement chaque contraction,
c’est comme si, en bas,
un robinet restait ouvert, coulait avec un débit puissant,
et que je m’emplissais comme une baignoire, d’ineffable
toujours cette sensation
que ma chair est en train de fondre,
de se transformer en un liquide soyeux, dense,
comme un sirop ineffablement doux
qui tourbillonne très lentement sur place
j’ai retrouvé, un instant,
la véritable nature de cette chair,
j’ai senti cela comme une révélation, sans appel,
là, dans l’instant, en communion avec mon corps,
il m’a semblé que ma chair m’a présenté son véritable visage,
j’ai eu comme une subreptice vision, très puissante
j’ai eu cette sensation que la vie et la mort
inlassablement, se réfléchissaient, se dévisageaient,
dans un miroir , à travers moi,
fusion ardente, moi, à l’intersection,
un instant, sans chair, sans os, sans nerfs, sans sang, sans rien,
plus rien d’autre qu’un flux,
qu’un arc tendu,
qu’un pont dans la lumière