mon corps, mon corps,
je ne me lasserai jamais de chanter tes louanges,
tant tu me combles, jour après jour,
de trésors
cette chair, désormais, à nouveau,
ne demande qu’à exploser,
au moindre contact, au moindre effleurement,
tellement longtemps, je n’ai plus éjaculé,
tellement j’ai accumulé les énergies
enfin, par le mot, exploser,
il ne faut pas entendre quelque chose de brutal,
de déchiquetant, d’assourdissant,
genre orgasme qui emporte tout sur son passage
plutôt, de la coulée douce ,
de la coulée chaude, de la coulée onctueuse,
à travers la chair,
de la coulée qui fait pousser irrésistiblement des ailes,
de la coulée qui se répandrait en un clin d’oeil, un peu partout,
de la coulée comme une piste de décollage
et puis soudainement, déjà, donc, on se retrouverait en l’air,
avec des ailes immenses, battant extrêmement doucement,
faisant ressentir de tous les côtés,
une myriade de nuances chatoyantes
elle est comme cela, ma chair, de la tête aux pieds,
prête à se transformer en un tapis volant, pour un oui, pour un non,
spongieuse, sanguinolente, d’un côté, soyeuse, frémissante, de l’autre
prête à m’envoler jusqu’au fin fond de l’ âme,
dès qu’elle se met en action,
avec une lente, une irrésistible, accélération,
direction le bleu profond, gorgé de soleil,
de l’azur,