je refais du yoga chaque soir
ou plutôt, chaque nuit,
désormais,
avec des exercices soigneusement choisis,
mon genou, ma cheville et mon dos,
les articulations dans ces coins-là,
que je croyais, perdues à tout jamais, pour ce genre de mise en tension, assez extrêmes,
non seulement, tiennent étonnement bien le coup
mais leur état s’améliore spectaculairement,
c’est un petit miracle que je suis en train de vivre
et puis quel plaisir de pouvoir à nouveau
faire ces exercices tout en étirements, en élongations
de mise en tension de certaines parties du corps
et puis relâchement, d’autres,
le tout, avec la respiration qui semble tout irriguer,
tout infiltrer comme des vagues de plus en plus puissantes
tiens, en parlant de plaisir…
à mes sorties et mes entrées de pose,
je bascule en mode yin yang,
avec les gestes, les mouvements, les positions,
pour vivre de brefs instants de sensations délicieuses,
tellement variées, tellement riches
cela m’est devenu tellement naturel,
d’entremêler ainsi, à toutes mes activités du quotidien,
des moments de volupté et de jouissance
mon corps et moi,
le couple intérieur,
tant de dualités éveillées,
tant de complicités,
tant d’interactions par paire
tout semble, en fait, semblent aller par paire,
par paire qui s’électrifient, s’enflamme mutuellement,
le désir est au centre de tout cela,
comme le clocher est au milieu du village,
avec ses cloches qui sonnent
qui m’emplissent de leurs vibrations cristallines,
comme j’aime me sentir ainsi,
avec ce désir, si splendidement capable d’éveiller tout mon corps,
d’en tirer des sensations, de la jouissance, de toutes parts
et puis cette intimité avec ma chair,
c’est tellement épanouissant,
une exploration tellement riche,
je taquine mes frontières intérieures, je les outrepasse constamment,
je m’enfonce dans de l’inconnu
oh oui, il y a tellement d’inconnu en nous,
c’est splendide de pouvoir s’aventurer par là
et avec de tels outils,
avec la volupté, avec la jouissance, avec une mer de sensations,
pour me faire découvrir de nouveaux territoires