
ma sensibilité aux caresses, aux contacts
mais aussi aux contractions de muscle,
pas seulement du côté du périnée, de l’anus,
aux changements de posture,
au moindre déplacement de mon corps,
aux postures, elles-mêmes,
augmente de jour en jour
je n’ose même pas penser
si c’est quelqu’un d’autre qui s’y mettait,
à explorer ma peau, à la toucher de tous les côtés,
ce que cela donnerait,
quand je vois déjà quand c’est moi-même
cela plus la capacité à faire monter les énergies en soi,
il ne faut pas aller chercher plus loin,
les fondements de ma pratique
je crois que c’est avant tout, une question d’entraînement,
preuve en est,
des années durant, des décennies même,
quotidiennement mes cuisses allaient se frotter contre mes génitaux
et je ne m’en rendais même pas compte,
alors qu’à présent,
cela provoque en moi, des vagues lentes de soie,
au moindre effleurement,
nu, chez moi
question d’entraînement, au quotidien, donc,
s’observer, se caresser,
prodiguer de l’attention, à ce corps,
à ce qui se passe au niveau de la peau, de la chair,
porter notre loupe, notre télescope, vers l’intérieur,
défier l’inertie, l’insensibilité, la non réponse apparente,
insister, faire comprendre à ce corps,
ce qu’on attend de lui,
s’engager entièrement, sans se retenir,
dans le moindre geste, la moindre caresse
et ainsi, lui faire comprendre qu’on est sérieux ,
qu’on est près à faire ce qu’il faut
pour nous rapprocher de lui,
dialoguer intimement
on sera de plus en plus récompensé,
les sensations vont bourgeonner, éclore, de tous les côtés,
tous ces petits détails, ces nuances, fines, colorées,
délicieuses, une fois qu’on parvient à les apprécier à leur juste valeur,
vont finir par se tisser ensemble,
former comme une tapisserie mouvante,
c’est la mer intérieure