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tout mon être devient comme la peau d’un tambour,
prêt à résonner, prêt à vibrer,
dès que je me mets en action
juste cette sensation déjà,
de tension féconde, de tension fertile,
où le moindre contact, le moindre mouvement, la moindre contraction,
semble comme un frottement, sur ce tambour
qui se met à vibrer
qui génère des ondes dans ma chair,
est déjà incroyable,
on se sent en état de totale réceptivité, on se sent fécond,
on se sent sexe, prêt à palpiter, de tout son être
mes doigts dessinent comme des crayons sur la peau,
des nuances tellement richement colorées de sensations,
je me sens colorié par la puissance créative du soleil, du ciel, de la mer et du vent
je me sens chanté, je me sens dansé,
je me sens forêt verdoyante, emplie de chants d’oiseaux,
je me sens lumière, je me sens astre filant
l’autre jour, sous la douche
mais pas encore allumée,
je me suis mis à me caresser, lentement, très lentement,
mes jambes se frottaient l’une contre l’autre,
les peaux et les poils des mollets, entremêlés,
les cuisses et les génitaux, entremêlés
la main droite vagabondait sur mon torse, ma poitrine,
j’avais le corps un peu de travers,
l’autre main posée, tenant la barre de douche, pour ne pas risquer de glisser,
tout à coup, mes légers mouvements ont provoqué
de la tête de douche, au-dessus de ma tête,
un goutte à goutte qui tombait, ainsi de haut, sur mon bras
le contact de cette goutte d’eau qui a voyagé un bon mètre,
avant de s’écraser sur la peau de mon avant-bras,
a commencé à générer des vibrations en moi,
le tambour y était sensible aussi,
à cet petit évènement inattendu qui m’arrivait,
en plein action intime
surpris, une fraction de seconde,
je percevais néanmoins, immédiatement, le potentiel
un nouveau foyer générant des ondes en moi,
avec tout le reste; déjà bien chaud,
maintenant, ce goutte à goutte sur mon bras
qui apportait ses nuances tellement originales
c’était splendide, la litanie de gouttes, imprimait son rythme,
je me laissais faire,
j’avais comme un batteur en moi
qui tapait rythmiquement, quelque part sur une grosse caisse
le restant des ondes s’en trouvaient comme modifiées,
sensation de fusion, le monde extérieur intervenait soudainement,
d’une façon tellement personnelle, dans mes ébats intimes,
l’eau semblait dialoguer avec ma chair,
effervescence voluptueuse tellement spéciale