ma chair m’entraîne de plus en plus vertigineusement,
à peine les doigts, entrent en contact avec la peau,
que j’ai l’impression que tout mon être est emporté par un tourbillon,
que plus rien ne me retient,
je tournoie, lentement, irrésistiblement, dans de la ouate,
je suis frôlé de toutes parts, intérieurement, délicieusement
je n’ai aucun mérite,
c’est l’accumulation des énergies , du au fait de la non éjaculation,
je suis à nouveau reparti dans cette histoire
mais la différence est que cette fois-ci, je semble pouvoir exploiter au maximum,
ou du moins, encore bien plus efficacement, qu’avant,
les bénéfices de cette forme d’abstinence
les explosions sont tellement douces,
déchiquetantes mais avec une telle douceur,
ma chair fond, part dans toutes les directions, réduite en cent mille morceaux
mais qui semblent restés en formation,
comme une nuée d’oiseaux qui volent ensemble,
exécutant une chorégraphie de groupe, d’instinct
ma petite main est doublée à l’intérieur,
par une main géante dans l’invisible,
elles travaillent en coordination, l’une parfait miroir de l’autre,
alors je joue, je joue,
je bouge l’une et je ressens l’autre, fondant sur moi,
m’envahissant, me pénétrant par toutes les cellules de mon être
et commençant son travail d’anti-dévastation, de régénération, de resourcement ineffable
boire à la source qu’il y a en soi,
la nappe de nectar, oh s’y baigner,
fluide caressant, fluide pénétrant, fluide d’or brillant dans la lumière,
chaleur la plus intime, chaleur la plus pénétrante,
chaleur qui salue par son petit nom,
la moindre cellule de mon être