#44832
bzo
Participant

qu’il fait bon, par moments,  juste être,

juste être là, dans l’instant qui tourne,

respirant,  percevant, ressentant,

vivant, quoi,

absorbant le monde par les yeux,

assis sur un vieux banc en bois,

avec un ciel bleu magnifique, partout au-dessus de ma tête,

entouré de la rumeur de la ville

 

je contracte un peu les muscles du périnée,

maintiens  la pression,

des ondes délicieuses, immédiatement bourgeonnent,

envahissent mon bassin,

s’en échappent, se répandent,

je joue ainsi pendant quelques minutes

 

un joggeur passe,

il court tranquillement,

corps d’athlète, jeune, plein de vigueur,

tranquille assurance et royale désinvolture,

qu’il sait depuis longtemps qu’il va attirer le regard,

un  peu partout, en passant,

il n’y fait plus du tout attention

 

je suis surpris, néanmoins, de la façon,

dont je le percevais dans sa course,

malgré sa façon mâle, sans équivoque, de se déplacer,

il y avait quelque chose de profondément féminin

dans les mouvements de son postérieur

 

il serait sans doute très vexé si on lui avait fait la remarque,

serait devenu agressif,

car rien d’ambigu, de fait, dans sa façon de se mouvoir

c’était juste ma perception,

ce fut un moment délicieusement trouble

car je voyais vraiment comme un cul de femme,

se mouvoir en filigrane du sien

 

je suivais du regard ce postérieur,

je suis resté, fasciné, les yeux rivés dessus ,

jusqu’à ce que la rangée d’arbres me le cache définitivement

 

je me rends compte que quand j’ai des bouffées de désir,

je ne perçois plus vraiment de frontières entre le masculin et le féminin,

dans les corps que je vois autour de moi,

je mélange cela, à ma guise,

la chair, en chacun et en chacune,

est en même temps, masculine et féminine,

c’est ce que mes tripes me disent ,  désormais,

sans équivoque, constamment

et c’est ce que mes yeux me font voir

 

et cela a duré longtemps car il avançait au petit trot,

j’ai commencé aussi fantasmer sur lui, vers la fin

c’est fut bien bien cochon,

j’en rebande ferme, rien que de l’évoquer,

la trique absolue, dans ma mesure de mes modestes moyens

 

mon regard se déplaçait, par intermittence, sur l’avant de son short,

je croyais y deviner  le balancement de son sexe,  de ses couilles,

sous la toile lâche,

je les imaginais, ses bijoux de famille, tout en sueur

j’imaginais ma langue dessus, léchant, fouillant les replis,

nettoyant consciencieusement,

fort goût de sueur et vaguement d’urine, mêlé à de la surexcitation

eu soudainement envie de le sentir dans ma bouche,

de le sentir grossir entre mes lèvres,

de le couvrir de baisers, son braquemart

de le sentir devenir le plus raide possible

 

je l’imaginais, énorme, bien sur, sa queue,

cambrée, avec de grosses veines,

essayant de l’engloutir en entier, m’étouffant avec,

je m’imaginais suçoter son gland

jusqu’à ce qu’avec quelques soubresauts,

il me lâche son foutre dans la bouche