#44935
bzo
Participant

le yin est une sculpture puissante, agissante,

nous la sculptons,

en même temps qu’elle nous sculpte

 

cette double action, dans l’instant,

génère de l’indicible, génère de l’ineffable,

elle nous rend beau, elle nous rend trouble,

elle nous rend dansant

 

nous nous regardons dans un miroir,

l’image de nous-même que nous voyons,

nous affole, nous charme,

nous comble de bonheur

 

nous nous voyons, sans tabous, sans frontières

et nous sommes heureux , ainsi, pendant un court instant,

nous sommes infiniment touchés, de tout ce potentiel déterré,

de tout ce potentiel éveillé

 

alors, nous nous embrassons, encore et encore,

nous jouissons de nous-même,

nous jouissons de l’autre en nous

 

un grand sexe, raide, dans nos entrailles,

va et vient,

nous bondissons dessus,

tellement heureux de sa majestueuse présence,

nous l’enveloppons de notre chair nouvelle, fendue,

de nos lèvres, vibrantes, caressantes,

nos hanches semblent musique,

nos seins semblent mélodie, un peu à part,

sifflotée dans la poitrine, allant à la rencontre des mains

 

une sculpture en action,

nos mains vont et viennent,

des mains vont et viennent sur  le yin

des mains vont et viennent dans la chair,

les miroirs de l’ineffable

 

la caresse finale, me touche, moi, infiniment,

m’éveille, me grandit,

m’éjecte de moi-même, me propulse de moi-même,

me rend tout de soie froissée, murmurante,

une galaxie de langueur, m’a englouti, me fait tournoyer,

me fait voltiger parmi les étoiles,

je suis à la dérive, loin de moi,

partout, nulle part, en moi-même