quand je suis empli de sensations de volupté
mais vraiment partout,
j’ai en surimpression, cette sensation irrésistible,
d’être complet, d’être entier
les sensations relient toutes les différentes parties de mon corps, de mon être,
les unes aux autres,
les lient entre elles, les réunissent,
on se sent véritablement,
on se sent soi véritablement et on est étonné,
d’à la fois, se sentir tellement complètement insignifiant, ainsi,
un point microscopique, perdu dans la vastitude de l’univers
et d’à la fois, se sentir une montagne, de se sentir un océan,
d’être soi-même, tout un univers
dont les limites semblent s’être estompées
les sensations sont là, sans doute, pour cela, aussi,
juste pour se sentir soi, un instant
mais totalement soi, entièrement soi,
masculin, féminin, emmêlés,
masculin, féminin, révélés, éveillés,
qui se cherchent,
qui se sont trouvés
il y a des moments comme cela
où il ne me manque rien du tout,
tout est là, l’instant est abouti,
l’instant et l’espace sont aboutis,
un moment, grâce à moi
la vie me remercie,
la vie a déjà oublié,
la vie redevient insondable,
le froid et le vide,
retrouvent leurs prérogatives,
le monde, un instant,
a brûlé de mille feux