par moments, je n’ai quasi rien à faire,
je crois faire un grand mouvement
mais je me rends compte
qu’en réalité, j’ai réalisé juste une esquisse de geste
et le véritable mouvement s’est poursuivi à l’intérieur
j’ai démarré un bras et le bassin, par exemple
mais ils sont restés comme en suspens rapidement,
comme s’ils n’avaient été que le premier étage d’une fusée
mais que cela se poursuit désormais en moi
une espèce d’énorme machinerie qui se met en route, de partout
déclenchée, par un début de mouvement du bassin
et du bras qui a commencé à bouger langoureusement,
tout semble s’ouvrir, tout semble se desceller,
de partout, en moi, pour laisser de la place,
aux vagues qui sont imminentes,
les énergies se sont mis à tout envahir,
la volupté commence à se faire ressentir de partout,
arrivé à ce stade, je n’ai plus qu’à me faire le plus léger possible,
une plume, une feuille morte
et à me laisser porter, à me laisser rouler,
céder, céder, me rendre corps et âme,
ne compte plus, juste que l’instant vibrant
ne compte plus, juste la passion qui m’habite, tout entièrement,
ne compte plus, juste que l’incandescence dans l’instant