la puissance sexuelle est du côté du féminin,
c’est presque un lieu commun d’affirmer cela,
dès lors, tout seul dans mon coin,
il est normal que j’ai été toujours plus du côté du yin
car c’est là qu’il y a le plus de volupté et de jouissance
si tu veux le fond de ma pensée sur ce sujet,
pour moi, pour utiliser une image parlante, enfin, je crois,
le yin est le baril de poudre
et le yang est l’étincelle
l’étincelle a son petit plaisir, en soi, de brûler,
d’être une petite flamme dansante
mais il s’agrandit singulièrement , son plaisir,
s’il se fait complice du baril de poudre,
qu’il assimile et déploie toute une science de l’allumage optimisé,
s’il apprend à être pris dans la déflagration,
à être entraîné par elle
c’est un peu comme cela que je vois les choses
et là où cela devient vraiment très intéressant
c’est que chacun de nous,
nous avons aussi bien le baril de poudre que l’étincelle en nous
et que donc nous pouvons être en même temps, les deux
ce sont tous les enjeux de ma pratique
tout le fétichisme autour du féminin, des habits, des accessoires,
n’est pas vraiment mon truc,
comme tu dis, je n’en ai pas besoin,
je me fais mon cinéma sans accessoires,
l’action, c’est ce qui compte, ce que je vis dans l’instant,
ce qui s’éveille dans la chair, en toute spontanéité,
sans aucun intermédiaire
très important cela, sans aucun intermédiaire,
rien que le corps et moi
et ce que notre complicité, éveille
c’est pour cela que je n’utilise plus de masseur, de gode, rien du tout,
juste parfois, je chevauche le coin de mon bureau
ou je me frotte contre mon armoire,
des actions, en toute spontanéité, improvisées,
suggérées par le désir