le slow, le très slow sexe, en solitaire,
me permet, de vraiment bien systématiquement, bien méticuleusement,
mettre en mouvement,
toute cette formidable masse d’énergie, accumulée en moi
et qui s’accroit toujours plus,
avec chaque jour qui passe
je la sens circuler dans tout mon corps,
comme un lent et soyeux tourbillon,
comme un poulpe nonchalant,
laissant filer à gauche, à droite, au gré des courants,
ses longues tentacules
ainsi, néanmoins, je garde constamment le contrôle,
les énergies éveillées, semblent m’obéir au doigt et à l’oeil,
s’emballant en une fraction de seconde,
comme une moto surpuissante qu’on a fait démarrer en trombe
mais néanmoins, que je peux arrêter quand je veux
et donc, j’alterne des moments
où je la laisse galoper de plus en plus à bride abattue, à travers ma chair,
et d’autres où je la freine,
l’arrête même presque complètement
pour déguster juste le filet délicat de sensation,
d’un bout de doigt qui passe sur la peau
ces alternances sont tellement jouissives, en soi,
tout un jeu entre les accélérations et les décélérations,
chaque détail ressort avec une précision tellement étonnante,
éblouissante chorégraphie
comme de l’orfèvrerie, de la marqueterie, un instant, dans la chair
moins de caresse, pour l’instant,
de plus en plus souvent, je laisse les mains, à gauche , à droite, inertes sur la peau,
comme me prenant, même, dans mes propres bras, par moments,
ceux-ci semblent des formidables conducteurs,
très performants,
faisant circuler les ondes d’un point à un autre,
comme sur une voie express