bon, cela, je le savais déjà,
qu’il était beaucoup, beaucoup, beaucoup, plus facile,
de mettre en mouvement, les masses d’énergie, en nous,
au plus, elles se sont accumulées, au fil des jours
mais ce que j’ai découvert, en plus, hier, dans la nuit,
c’est que les énergies, dans l’action,
peuvent se mettre à bouger, de plus en plus à notre place
si on s’immobilise bien comme il faut,
générant de la bonne tension en nous,
l’augmentant, la diminuant, la variant,
la moulant constamment, lui faisant changer de forme,
la faisant évoluer, en modifiant un peu, notre posture physique,
en bougeant , de manière plus minimaliste, ceci ou cela
de plus en plus de tensions intérieures, en mouvement, donc,
ralentissement et économie, des gestes, de l’action physique,
en parallèle les deux types d’action,
parfois une totale immobilité,
mais la plupart du temps, une combinaison des deux
il y a un bouchon, constamment, à cette baignoire,
pour que les énergies puissent danser entre ses parois
et non pas, s’écoulent directement par en bas,
ce sont les muscles du périnée
qui permettent la mise en tension, généralisée
une fois que les énergies circulent bien comme il faut, en nous,
pour que le manège continue de tourner,
qu’ il faut en faire le moins possible,
laisser tout ce qui avait été mis en mouvement,
se débrouiller le plus possible, tout seul
on devient , alors, en quelque sorte, comme un berger
avec son troupeau broutant et ses quelques chiens autour
les énergies, circulant bien comme il faut,
plus besoin de faire grand chose,
le paquebot continue sur sa lancée, son inertie lui permet d’avancer,
alors même que ses moteurs ont été arrêtés
même, il accélère de plus en plus, en fait,
car l’océan, s’invite de plus en plus, à la fête,
entourant la coque, de ses vagues, de ses courants, pour le faire avancer,
festoiement de pures énergies dansant follement,
se consumant dans la chair
la main avec la louche, s’est arrêtée de tourner
mais la soupe continue d’être comme touillée,
de dégager de plus en plus de fumet
et le réseau, de s’affoler, de plus en plus,
bien qu’on se soit immobilisé,
toute la masse de chair, de sang, de muscles, de nerfs, d’os,
quelques instants, avant, en action,
devient comme une sorte de piste de décollage,
intensément empruntée