c’est dimanche matin,
les cloches sonnent dans le lointain,
alleluia, il est temps de jouir et encore de jouir,
la messe est en train d’être dite, dans ma chair,
les enfants de choeur papillonnent autour de l’autel,
nus comme des vers
je suis couché sur mon lit,
cette fois-ci, je n’utilise plus du tout les mains,
pour l’instant,
les bras restent au repos, de par et d’autre, du corps,
j’alterne des moments en 100% prostatique,
avec des contractions, uniquement, à partir des muscles du périnée
et puis des moments en mode yin, de plaisir au féminin
où mes cuisses viennent enserrer les génitaux
et puis je me laisse aller, m’ouvre toujours plus, cède absolument de partout,
mon bassin se met à onduler lascivement,
tout devient courbes dansantes dans ma chair,
des roseaux, rythmiquement, se ployant sous l’effet du vent
j’ouvre mon corps, j’ouvre mon esprit,
je ne suis plus que béance
ceder encore et encore, me rendre sans condition
mon corps se cabre peu à peu ,
sous l’effet de la volupté qui court de plus en plus partout,
la vague semble me mouler à son image,
je deviens son gant
enfilé de part en part, enfilé de partout, enfilé de fond en comble,
tout devient tellement fluide, tellement cristallin, tellement à ciel ouvert
je ne semble plus rien être d’autre,
que cette lente vague qui m’ a pénétré partout,
qui court partout
j’écarte les cuisses, je me remets en mode prostatique
je recommence mes contractions, rien qu’à partir du périnée,
le contraste est tellement immense, tellement radical,
de passer de ce melting pot d’ondes venant d’un peu partout ailleurs,
car tout le corps participe tellement, en mode yin,
à rien que des ondes prostatiques
qui semblent se mettre à monter en éventail,
quelque part, rien que depuis mon bassin,
en cercles concentriques de plus en plus denses,
de plus en plus rayonnant
c’est comme si je pompais depuis mes profondeurs,
quelque part, je sens une source, dans le lointain, en moi
qui s’est mise en action,
délicieux, irrésistible, ces contrastes,
j’en ai, à chaque fois, le souffle coupé , un long moment,
pour mieux goûter à ce changement tellement radical
d’univers de sensations,
je m’amuse, restant une minute ou deux, en mode yin,
puis retournant plus longuement en mode prostatique
car j’ai besoin un peu plus de temps
pour remettre en place, l’éventail dansant des ondes prostatiques,
redéployer l’aile vibrante, l’aile chatoyante