
je me sens un peu paresseux, ce soir,
enfin, paresseux, n’est pas le mot,
plutôt indolent, plutôt nonchalant,
pas envie d’être super actif, de bouger beaucoup,
juste de me laisser faire,
de laisser couler tranquillement et puissamment, le fleuve
car néanmoins, je me sens toujours lascif,
lascif de chez lascif,
lascif, capiteux et excité de partout, quelque part, tout le temps,
excité avec tranquillité et profusion,
excité, avec une générosité sans bornes, prête à s’exprimer,
voici l’état d’esprit permanent, entre mes reins
toujours quelque part, dans ma chair,
une envie de jouir et d’être empli de volupté,
cela s’appelle, sans doute, vivre
et avoir assumé le désir en soi,
l’avoir cultivé, l’avoir fait grandir, l’avoir ,développé
lui avoir donné libre cours de déployer ses ailes
entre mes reins, une constante lascivité
qui ne demande qu’à germer, qu’à fleurir,
qu’à fleurir superbement dans l’instant
et elle a besoin de si peu de choses,
oh si peu de choses,
c’est pour cela que je peux me laisser à une indolence crasse, ce soir,
je l’avoue,
laisser mes bras pendre lamentablement, de part et d’autre
car il suffit de si peu de chose, entre mes hanches,
oh , si peu de choses,
de les laisser esquisser, par exemple, comme un pas de danse sexuel vers le côté,
un petit mouvement langoureux, velouteux, tout de travers,
un de ces mouvement qui semble en dérapage contrôlé par le désir,
pour que déjà des vagues s’éveillent partout, entre mes reins
et si j’enchaîne immédiatement,
avec un lent frottement, une légère pression maintenue,
de mes cuisses, sur mes bijoux de famille,
tout en faisant monter une petit contraction, de derrière les fagots,
enfin, de derrière les couilles, plutôt, du côté du périnée,
oh mes enfants,
il y a directement comme du velours chaud, plaintif
et du rauque s’étirant interminablement,
dans ma voix,
que mes entrailles ont commencé à actionner
comme je suis envahi par la jouissance et par la volupté, pour un oui, pour un non,
quelle sensation de grâce cristalline, dans la chair,
quelle sensation de soie dansante dans tout mon être
aussi, ce soir, je laisse faire, tout entièrement, mon bassin,
je laisse faire, tout entièrement, mes reins,
mes bras sont au repos,
pendent, pendent, n’existent plus,
c’est uniquement en bas que cela se passe, ce soir
enfin non, plutôt, il faudrait écrire
que c’est initié uniquement d’en bas, ce soir
car tout le reste continue de participer encore,
hormis les bras et les mains,
tout mon corps danse de l’intérieur, participe à la fête,
certes un peu moins directement
que si mes bras étaient de la partie,
enflammaient, en même temps, ma poitrine, mes flancs, avec des caresses
cela se répand, un peu moins rapidement
mais cela se répand, il faut juste quelques secondes de plus,
pour que le feu prenne