
je me réveille,
la nuit aura été, à nouveau, une fête incroyablement ressourçante,
je sens encore la caresse ineffable des rêves, partout en moi,
leurs traces sont encore là, partout,
je les sens, tous ces gnomes et ces lutins,
en bande désorganisée, fourmillant dans mes veines,
refluant, s’éloignant, comme un sillage de bateau, dans ma chair
mais ce n’est que partie remise,
je vous rejoindrai bientôt, à nouveau,
pour reprendre cette exploration magique,
sur le continent secret, sans frontières et sans règles
en attendant, ma main se pose sur la peau,
mon cerveau est encore tout délicieusement embrumé,
quelle puissance sexuelle, je sens tout de suite,
cela semble vrombir sous mes doigts,
j’ai envie , irrésistiblement, de les bouger,
de les traîner dessus,
de sentir des flammes s’éveiller entre mes reins
oh comme j’ai envie de sexe, de stupre, pour l’instant,
si j’avais quelqu’un à côté de moi,
mes doigts, ma bouche, ma langue, mes hanches, ma peau,
se rueraient sur lui ou sur elle,
engloutiraient, caresseraient, lécheraient, frotteraient, presseraient
sentir sa peau, sentir son sexe, une fente ou une petite colonne raidie,
les deux me vont, les deux me conviennent,
sentir la chose se raidir, se dresser ou devenir humide, gluante, ouverte
les deux me conviennent,
ma langue aimera explorer une hampe gorgée de sang, un gland,
comme la petite crevasse chérie aux plis et replis de chair molle,
comme une huître entrouverte
il n’y a pas tout cela, à ma portée?
aucun problème,
je me débrouille très bien, tout seul aussi,
avec le féminin éveillé en moi,
avec le masculin éveillé, dans le féminin, en moi,
avec mon cul , ma prostate et mon braquemart, capable de jouir sur toute la gamme
je suis autonome, je suis auto-producteur,
je génère ce qu’il faut comme sensations
pour être des deux côtés de la pine, des deux côtés de la peau
mais je dois vous laisser,
il y a une vague de jouissance qui m’attend,
elle est trop tentatrice, je la sens qui gonfle sous ma peau,
qui n’attend que moi, pour galoper
les forces de la vie, les forces de la nuit, sont en moi,
je veux les sentir exploser, jaillir, le plus possible,
mourir pourrait être encore une autre aventure
mais en attendant, profitons, profitons,
l’instant est là, l’instant mystérieux, l’instant insondable
l’instant aux profondeurs sans fin,
l’instant voluptueux, l’instant velouteux,
l’instant nectar, l’instant extase,
l’instant communion de la chair et de l’esprit,
l’instant aux infinies possibilités de sensations et de ressenti