quel merveilleux réveil,
mon bassin était en feu
et dans ma tête, je sentais encore les rêves
qui faisaient leurs bagages
mais leur parfum de magie,
flottait encore partout
instinctivement,
je rapprochais un doigt de mon petit troutrou d’amour,
l’y enfonçais prestement, avec détermination,
comme un homme qui sait où il va,
qui connait le pouvoir de cet antre,
la magie, à sa disposition, dans cette caverne
enfoncé dans le lieu convoité, visé,
je ralentissais, au maximum, sa course
pour bien ressentir sa omniprésence, ardente, soyeuse, dans mon bassin,
gentil petit obus de chair mobile, allant et venant,
faisant fondre tout sur son passage, encore et encore
à chaque mouvement de mon doigt,
c’est comme si j’avais une pagaie géante
qui apparaissait dans mes entrailles,
qui lentement, brassait du liquide épais,
celui-ci embrassant, enveloppant, la structure de mon doigt, de partout,
s’écartant sur son passage dans une sorte de chorégraphie spontanée,
comme de millions d’ailes
qui se coordonnaient, qui se reliaient entre elles,
par les vibrations
je gémissais de tout mon être, dans la semi-obscurité,
comme le chant était doux qui s’écoulait d’entre mes lèvres
par ma bouche entrouverte, depuis mes entrailles émettrices,
je n’étais plus que capiteuse célébration,
que voluptueux hymne,
temps de se lever,
après ces quelques minutes délicieuses,
parfait début de journée