j’aime sentir la femme s’éveiller en moi,
tout devient tellement capiteux,
il faut tellement peu pour déclencher le mécanisme,
juste un peu décaler les hanches, tendre les fesses,
serrer vaguement les cuisses
et c’est comme si un autre continent prenait la place,
basculement généralisé dans la soie
mes mains se posent la peau,
deux baguettes magiques
qui éveillent le troupeau joyeux des étoiles de chaleur
qui se déplacent en bande
ô ma chair, ce désir,
cette flamme tellement douce qui brûle dans chacune de mes cellules,
quel nectar de tous les instants,
le monde n’est plus qu’ondulations chaudes et lascives,
je jouis sans discontinuité de toute cette volupté,
si fine, si ciselée, si précise, si dansante,
si présente partout en moi,
de cette éruption d’orfèvrerie liquide, travaillée dans l’or
je m’abandonne, en cours de route, quelques instants,
un être de plénitude, un être complet, un être épanoui,
me remplace,
remplace toutes mes blessures, toutes mes incertitudes
somptueux, majestueux, phénix en moi,
laisse-moi me réchauffer, un instant, à tes flammes,
tes cendres s’éparpillent en voletant jusque dans les cieux,
la lumière creuse de longs tunnels éphémères, dansant dans la nuit
je me caresse lentement le sein,
comme tout s’enflamme immédiatement,
comme il est doux, comme il est malléable, élastique, soyeux,
j’entoure l’autre aussi, avec la paume en coupelle,
je les serre un peu, les presse avec douceur, avec égard,
comme tout mon corps a envie de leur répondre,
de les rejoindre,
quel joie voluptueuse partout en moi,
quelle complicité dans tout mon être,
quelle communion organique et spirituelle