ah quel séance, mes amis,
j’en sors,
j’ai cet irrésisitible besoin après avoir beaucoup joui,
après avoir été traversé par d’innombrables vagues de volupté,
d’écrire,
d’avoir une séance aussi avec des mots
aller chercher dans ma chair
les traces de ce que je viens de vivre
bien y tremper les mots
et balancer tout cela dans des images
j’ai ressorti le masseur,
cela faisait quelque temps qu’il n’avait plus servi,
c’est bien comme cela,
quand l’envie vraiment vient de touiller avec dans le four
comme ce fut une séance mémorable,
d’anthologie, même,
le masseur montait en moi comme un immense piston
qui semblait entraîner avec lui,
une immense cavalcade
à chaque fois, je semblais lui faire face intérieurement,
les bras ouverts, offert
et quand le séisme entrait en contact,
je relâchais tout, me laissais entraîner comme un fétu de paille
sans offrir aucune résistance,
j’étais roulé jusqu’à dans ma tête,
où alors là, à chaque fois, cela explosait,
tout se déchirait, tout se dispersait,
incroyablement soyeusement
je pleurais par moments,
tellement j’étais empli de bonheur,
jusqu’au fond de l’âme
mes gémissements étaient tantôt d’une douceur incommensurable,
tantôt ceux d’un animal en rut
entraîné dans une galopade intérieure, furieuse
les ondes en moi, étaient juste parfait,
un mélange d’ondes prostatiques, anales et génitales,
d’une qualité et d’une homogénéité
que je n’avais, jusqu’ici, sans doute, pas encore vécu
à chaque fin de course du masseur,
il semblait comme s’enfoncer dans ma prostate,
je le sentais cogner contre puis s’immerger progressivement, un instant, de plus en plus,
avant de se retirer et de recommencer le cycle
les ondes se faisaient de plus en plus denses, insistantes,
dans mes entrailles,
je ne bougeais plus trop les bras pendant de longs moments,
juste être envahi de ces flots qui montaient de mon bassin,
profiter à fond de cette manne,
en être imbibé jusqu’au fond de l’âme
presser le citron,
jusqu’à la dernière goutte,
mes couilles étaient humides, mes poils collés,
mon petit robinet, en bas, fuyait à grosses gouttes,
le moindre mouvement de mes hanches,
me faisait gémir
de temps à autre,
je passais la main sur les seins, titillais les pointes,
frottais un peu avec les cuisses mes génitaux
mais rapidement je me réimmobilisais
pour juste jouir de ce bélier en silicone
qui enflammait mes entrailles