#49860
bzo
Participant

J’ai progressé par strates et je sens qu’il commence à y avoir suffisamment de couches pour ressentir ce que tu exprimes, que ça commence à faire sens dans ma chair.

Pour moi, c’est vraiment comme quand tu fais l’amour avec quelqu’un d’autre.

Il y a un élan constamment, une passion, une ardeur,

une soif d’aller intimement vers soi

comme d’aller intimement vers l’autre

 

De temps à autre, tu as une idée par rapport à ce qui se passe,

comment il faut faire, ce qu’il faudrait changer,

quelque chose à essayer, etc

cependant la plupart du temps,

tu laisses parler ton instinct, tes pulsions,

tu es à l’écoute du corps de l’autre, du tien

et tu agis en conséquence

 

eh bien, c’est la même chose dans ma pratique en mode yin,

je fais l’amour et les gestes me viennent, les mouvements me viennent,

sauf qu’au lieu d’être à l’écoute de quelqu’un d’autre,

je suis à l’écoute de moi-même,

j’éprouve un élan vers moi-même,

ou plutôt, une partie de moi-même

vit un élan irrésistible vers une autre partie de moi

 

bon, c’est un peu plus compliqué que cela,

il faut avoir le féminin libéré aussi en soi,

pour parvenir à ses résultats,

sinon il n’y a pas de dialogue intérieur,

tout seul, entre le masculin et le féminin, possible

 

cette interaction avec le féminin en soi,

elle ne vient pas tout de suite,

en tout cas pour la grande majorité d’entre nous,

c’est un processus plus ou moins long,

de libération des énergies féminines en nous,

d’oser aller au de-là de certaines frontières, de certains tabous,

de se laisser aller d’une certaine manière,

cédant, s’ouvrant, au plaisir, se laissant entraîner sans opposer aucune résistance

abdiquant toute volonté

pour se laisser guider entièrement par le désir

plutôt  qu’un mécanisme de force, une mécanique de forçage,

un chemin préétabli se terminant soit par une éjaculation

soit par un orgasme prostatique,

non, on se laisse juste entraîner par la volupté, par les sensations

 

chaque geste que je faisais était le geste qu’il fallait

ça me parle cette impression, je l’ai aussi souvent,

c’est spontané et en même temps ,

c’est réfléchi quelque part, par quelque chose en nous

 

c’est une sorte de chorégraphie, là encore

qui semble totalement spontanée

mais en même temps, il y a un fil, il y a une continuité,

il y a des enchaînements, des passages de relai, bien coordonnés

 

le fait est que c’est le ressenti qui nous guide totalement dans ces moments-là,

ainsi c’est entièrement spontané

et en même temps ô combien réfléchi,

avec une précision diabolique,

c’est de l’ajustement constant, au millimètre près

 

Mais en ce moment je varie un peu plus mes sessions, je fais souvent du prostatique pur devant ma série (que j’ai dû interrompre hier pendant cinq bonnes minutes pour vivre un orgasme fantastique) et des sessions cocooning plutôt yin quand j’ai un peu de temps seul et que l’envie est là, où je m’autorise un peu plus de choses qu’avant.

oui, s’explorer, on est comme un chantier et le resterons toujours

et c’est bien ainsi,

les possibilités sont tellement illimitées

que c’est vraiment dommage de ne plus exécuter que des routines

 

accepter un peu d’inconnu, d’incertitude quant aux résultats du moment,

se retrouver parfois dans des culs de sac, devoir rebrousser chemin,

cela permet de progresser et d’atteindre toujours de nouveaux sommets

car faire du surplace, c’est reculer lentement mais sûrement

 

 

 

Au bout d’un moment j’ai cru que mon esprit ne redescendrait jamais

j’ai eu cela aussi, deux , trois fois, hier dans la nuit,

chez moi cela s’est manifesté d’une autre bizarre,

j’ai eu cette sensation que la jouissance était devenu comme une chape de béton autour et en moi,

je me sentais complètement paralysé par le plaisir,

mon corps n’existait plus, je n’existais plus non plus, le temps ne passait plus,

il n’existait plus que cette sensation d’une incroyable intensité

qui figeait toues mes cellules dans une sorte d’immobilité qui semblait pouvoir continuer indéfiniment

 

ce n’était pas oppressant du tout,

c’était comme une sorte de cocon hors du temps et de l’espace