#50002
bzo
Participant

l’interaction intime, ardente, entre deux êtres,

vieillit dans mes caves,

se répand, monte,

avec toujours plus de finesse et de richesse,

dans les détails,

toujours plus d’ampleur en bouche

 

bouche d’en bas, bouche d’en haut,

bouche de tout mon être,

j’accueille dans la moindre de mes cellules,

le nectar,

lampée après lampée, lentement

 

ivresse du moindre geste,

ivresse du moindre mouvement,

ivresse du moindre changement de position,

ivresse de tout ce  qui se passe en moi

 

j’ai capturé le flot

ou plutôt,

c’est le flot qui m’a capturé,

plus rien qui ne roule en moi

 

oh quel nuit, mes amis, quel nuit,

cela avait commencé assez ordinairement,

avec plein de rêves merveilleux,

tellement puissants, tellement géants,

j’ai été tellement embarqué,

ai tellement vécu de choses

joyeusement anarchiques et sublimes

 

puis je me suis réveillé

ou plutot, j’ai été réveillé par mes caresses,

par mon cul qui ondulait sur le matelas

et cela n’a pas arrêté, après, pendant des heures

 

enfin, si, c’était entrecoupé aussi constamment,

par des mots,

les mots que vous êtes en train de lire,

ils sont sortis tout fumant de la fournaise de la nuit,

en pleine action

 

quelle éclosion, quelle fournaise,

et quelle action,

je crois que je n’ai jamais encore vécu

une volupté plus totale, plus absolue,

n’ai jamais autant été entraîné,

tout participait, les draps, le matelas

mais c’étaient mes mains qui dirigeaient le bal,

qui entraînaient tout le monde,

dans une joyeuse ronde tellement voluptueuse

 

j’en ai encore des étoiles dans les yeux,

je me touche, là à l’instant, tout en écrivant cette phrase,

pour vérifier que je n’ai pas rêvé

mais non, c’st encore là,

tout est là, intact,

un plaisir d’une finesse et d’une intensité sans pareilles,

au bout de mes doigts

 

la machinerie est prête à se remettre en route,

avec la même puissance qui semble sans limites,

qui semble tout englober,

juste même en passant le bout d’un doigt sur la peau,

je décolle dans la stratosphère

 

allons bon,

voilà ce que j’appelle, prendre son pied,

c’est à moi tout cela,

je vais bien m’amuser,

pourvu que cela dure