#50088
augnat
Participant

Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai choisi de procéder à un ralentissement de ma pratique.

À côté de mes explorations prostatiques et assimilées, j’ai une pratique artistique très poussée et infiniment satisfaisante qui, dans un sens évidemment différent du sexuel, vient solliciter mes sens, corps et esprit, vient combler des choses, est absolument nécessaire à mon existence. Et j’ai remarqué que, exactement de la même manière, quand je suis dans une période de creux comme en ce moment, j’ai tendance à moins pratiquer. Moins je fais, moins je fais. Spirale négative.

Peut-être que ma pratique est trop ritualisée, dans le temps que je lui réserve, comme je suis obligé de planifier mes sessions, du fait de ma vie et de ses obligations qui ne sont pas les mêmes (les miennes sont plus mainstream, hélas pour moi). Et d’ailleurs, c’est quand les choses arrivent alors que je ne les avais pas prévues, que j’en ressors avec les sentiments les plus positifs, comme tu dis :

c’est un tel ressourcement, à chaque fois, même quand c’est pour quelques secondes

et ça je le ressens aussi. Ce matin par exemple, en me préparant et malgré mon timing serré, j’ai répondu à l’appel et je me suis laissé électriser. Ce qui ne m’a pas empêché d’être à l’heure.

Et d’autre part, je me méfie de ma tendance à la compulsion et de l’effet rebond qu’elle peut enclencher – rebond vers le bas : après avoir beaucoup pratiqué et avoir ressenti un sentiment d’euphorie, de bien-être, vient un moment où je ressens un sentiment de vide, d’à quoi bon, lié à la répétition. J’ai besoin de varier mes activités, et quand je pars dans la compulsion, je le fais souvent sur un mode monomaniaque. Le plus marquant avait été un moment où la pratique intensive de l’art m’avait entraîné dans une essoreuse émotionnelle hyper vivifiante qui avait duré plusieurs semaines ; mais quand elle s’est terminée, j’ai été apathique pendant plusieurs mois, une fatigue extrême, comme sous l’effet d’un burn-out émotionnel.

C’est peut-être quelque chose de cet ordre ça qui m’est arrivé avec ma pratique. Ça a été extrêmement intense pendant une poignée de jours, et j’ai pu mettre une protection inconsciente.

Je ne dénigre pas ma pratique. Elle fait partie de moi et c’est une des plus belles choses qui me soient arrivées sur ces dernières années. J’ai intégré que la chose est complexe, mouvante, et que la forme de repli – partiel – actuel n’est qu’une phase. Il y en aura d’autres.

Je ne me sens pas coupable vis-à-vis de ma compagne. Frustré, oui.