et quand je pars dans la compulsion, je le fais souvent sur un mode monomaniaque
je connais ça aussi, j’ai en fait fonctionné comme cela toute ma vie
ainsi, j’ai eu une période Mozart où je n’écoutais plus que sa musique du matin au soir et du soir au matin,
je connaissais le catalogue de ses oeuvre, quasi par coeur,
je hantais les magasins de disque (cela existait plus abondamment à l’époque) pour guetter la réédition sur cds de ses quatuors,
exécutés par certains musiciens bien précis,
cela a durée plusieurs années où je m’imbibais de Mozart, le cerveau, en permanence
eu comme cela une période avec les opéras de Richard Strauss,
une de musique chinoise savante,
je sillonnais à longueur de nuit des forums chinois où l’on trouvait des liens de disques piratés,
je cliquais au hasard car je ne connais rien au chinois, bien sûr,
je triais après
une autre, de musique indienne,
etc, etc
une autre où je pratiquais le jogging
20km tous les jours pendant un an puis encore une douzaine, pendant deux ans
une période Balzac où je n’ai plus lu que lui plus d’un an,
une autre où j’ai lu pendant près de 3 ans , la Recherche du Temps Perdu, en boucle
etc, etc
j’ai toujours fonctionné comme cela dans tous les domaines,
j’essaie de ne plus tomber dans le piège
car cela va toujours jusqu’à la sursaturation, l’obnubilation
puis finalement le rejet
Et d’autre part, je me méfie de ma tendance à la compulsion et de l’effet rebond qu’elle peut enclencher – rebond vers le bas : après avoir beaucoup pratiqué et avoir ressenti un sentiment d’euphorie, de bien-être, vient un moment où je ressens un sentiment de vide, d’à quoi bon, lié à la répétition
en effet, c’est assez similaire
il y a quelque chose de tellement enivrant, euphorisant,
à découvrir comme cela une piste qu’on a découverte,
sur laquelle on peut foncer,
et l’on vit plein d’émotions, de sensations, superbes,
d’être immergé dans un monde avec lequel on a bcp d’affinités
mais en effet, on peut facilement se faire piéger