s’abandonner à la sensation
une des clefs la plus essentielle,
voire la plus essentielle,
de ma pratique en mode yin,
s’abandonner à la sensation
j’écris cela car il y a quelques instants,
j’ai effectué une petite séance de cinq minutes sur le lit
et cela m’a frappé à un moment donné,
à quel point quand dans l’instant de leur apparition
mes sensations étaient plutôt faibles, mineures, émoussées
(j’ai eu une très forte et très longue éjaculation, hier soir),
cependant dans l’instant-même de leur perception,
je m’abandonnais totalement à elle,
j’ouvrais totalement ma chair et mon esprit à elle
et instantanément,
c’est comme si je la ressentais de partout
et elle prenait un relief extraordinaire
autre chose qui m’a frappé durant cette mini-séance
(plutôt longue, en fait, pour moi, qui ces derniers temps,
me contente de quelques secondes par-ci, par-là
qui forment comme un chapelet irriguant en fractionné plus ou moins rapproché
le fil de mes journées et de mes nuits)
j’ai eu, à un moment donné, cette sensation, très fort, de me masturber,
imaginez votre main autour de la hampe durcie de votre sexe,
allant et venant doucement, lentement, dessus
avec une différence primordiale, cependant,
c’est que j’avais l’impression de masturber de fond en comble,
tout mon être en même temps
que j’étais, en quelque sorte,
comme une sorte de main géante dans l’invisible,
et que pas une cellule de mon corps et de mon esprit,
n’était pas touchée, frottée, titillée, par elle