quand je sens les énergies,
comme une trombe,
de toutes parts, s’éveiller en moi
former comme un cours puissant,
montant vers le haut,
tournoyant lentement
entonnoir inversé, toujours plus vaste,
mais tellement ineffablement,
caressant, caressant
immense, chaud, empli,
ondulant, ondulant, ondulant,
dans l’oubli du moi
l’être du hasard, l’être joyeux,
me regarde maintenant dans les yeux,
se regarde dans un miroir
et les plages lointaines,
inondées de bleu,
s’ouvrent au visiteur
je tourne dans mon appartement,
j’essaie de faire quelque chose d’utile,
d’avancer dans la matinée
mais je suis constamment rappelé
de l’autre côté
dans l’urgence d’être,
l’écoute chantante,
l’écoute épanouissante,
délivre, envole,
libère tellement
en compagnie des fleurs, des papillons
et des rayons de soleil,
la légèreté absolue du nectar
et l’instant,
comme un disque rayé,
semble tourner
sans avancer vraiment