hier, au milieu de la nuit,
cloué sur mon lit, ahanant encore,
il y a eu un moment
où je fus empli
d’une telle gratitude, d’une telle reconnaissance
envers mon corps
de m’avoir encore offert
de pareils moments,
si magiques, si ineffables
mon imagination a couru un peu,
si je n’avais découvert tous ces plaisirs alternatifs,
où j’en serai,
moi, qui depuis plusieurs années maintenant,
s’est éloigné des autres,
de leur corps
et de ce qu’ils pouvaient offrir érotiquement
je ne serai qu’un désert,
sans points d’eau,
une terre brûlée, infertile
et un esprit amer, cynique
qui de temps à autre,
se secoue le cocotier
devant des images pornographiques,
devant son écran
pour se soulager
au lieu de cela,
j’ai ce parcours de plus en plus fructueux,
de plus en plus épanouissant,
cette complicité incroyable
avec mon corps
et même , dans moins de deux mois,
quand je serai à la retraite,
je me sens capable
et en ai vraiment envie
de retourner vers les autres,
vers la glorieuse incertitude
des rencontres
d’être à l’écoute,
de m’offrir à l’autre,
de chercher à m’unir,
de partager