#50527
bzo
Participant

laisser la femme s’exprimer en moi,
lui laisser prendre les rennes durant l’action,
n’est pas une nécessité existentielle pour moi

je veux dire par là,
je ne suis pas né femme
dans un corps d’homme

non, c’est juste plutôt
une délicieuse perversion que j’assume,
un moyen de vivre un plaisir XXL en solitaire
car c’est bien de cela qu’il s’agit,
si on veut se payer le grand frisson,
tout seul dans son coin,
il faut faire preuve de beaucoup beaucoup d’imagination,
il faut y aller,
ne pas hésiter à franchir certaines frontières

et puis l’appétit vient en mangeant,
on en veut toujours plus,
on est insatiable,
le fait est que de découvrir
qu’en pratiquant de cette manière,
j’acquérais une complicité de plus en plus grande
avec mon corps,
qu’il y avait de plus en plus, à tout instant,
une telle sensation d’épanouissement,
eh bien, je me suis complètement laissé aller,
complètement laissé entraîner

à partir d’un moment de ma vie en isolé,
sans contact sexuel avec d’autres, depuis quelques années,
je ne voulus plus juste satisfaire mes besoins sexuels, à minima,
genre masturbation devant écran
ou même plus élaborées,
genre électrostimulation
ou autres formules plus avancées d’onanisme,
c’est un cul de sac dans toutes ces allées,
on finit par le découvrir,
aussi nombreuses soient-elles

dès qu’il y a eu la découverte du plaisir prostatique,
qui donne accès à un univers tellement plus riche et plus puissant,
quelque chose peu à peu, s’est débloqué en moi
j’ai compris que les perspectives de plaisir en nous,
étaient vraiment sans limites,
dépendaient vraiment que de notre désir,
de nos explorations, de notre audace,
pas du monde extérieur,
pas des règles préétablies de la sexualité

que celles-ci
n’étaient que des constructions sociétales, morales,
que notre genre, nos penchants même,
n’étaient pas des obstacles infranchissables,
que le piment réel, le piment majeur, était dans la transgression
que la félicité avec un grand F,
était dans l’audace d’aller vers ses tripes, sans rien retenir

à partir du moment
où l’on se met à l’écoute de son corps,
qu’on se met à expérimenter, qu’on libère les forces en nous,
tout devient possible,

le féminin me faisait des clins d’oeil depuis mes profondeurs
“eh, c’est par ici que cela se passe,
si tu veux un autre genre de grand frisson,
quelque chose de radicalement différent,
quelque chose de radicalement en rupture
avec ce que tu avais vécu jusqu’ici”

cela s’est construit peu à peu,
c’est comme de découvrir une langue étrangère en soi,
qu’il y avait moyen de s’exprimer avec elle,
de vivre du plaisir avec elle
mais qu’on avait aucun lexique, sans manuel de grammaire,
à notre disposition pour nous guider