#50630
bzo
Participant

c’est comme si je disais à mon corps,

“débrouille-toi avec cela,

arrange-toi avec ce geste, ce mouvement,

le plus banal qui soit

pour qu’il se transforme en sensation de plaisir”

 

et il se débrouille, le bougre,

comme il se débrouille,

presque instantanément,

il l’injecte de velours chaud, rayonnant,

hautement contagieux

 

et je n’ai plus qu’à me laisser aller,

à me laisser envahir, à me laisser imbiber,

céder le terrain, de plus en plus,  au plaisir,

au conquérant majeur,

en marche partout en moi

 

le secret derrière tout cela,

est un mécanisme, finalement,  assez simple,

dès l’instant où je me mets en route,

ma chair n’a plus de genre,

a les deux

 

difficile d’imaginer cela, j’en conviens

tant qu’on n’y a pas goûté,

tant que l’on ne l’a pas vécu,

de sentir tout son être,

agir, réagir, se comporter,

autant au masculin qu’au féminin

 

sauvage équilibre,

harmonie dantesque,

dès lors, le geste, le mouvement

que vous étiez en train de faire,

devient comme un détonateur,

comme si vous introduisiez du feu

dans un  baril de poudre

 

car le masculin et le féminin

tout contre l’un, l’autre,

à nu, sans limite, sans frein,

n’attendent plus que cela,

le plus infime détonateur,

pour pouvoir fusionner,  s’unir,

encore et encore, encore et encore,

toujours plus fusionner,

toujours plus s’unir

 

sentir sa chair,

fusionner, s’unir, à elle-même,

la sentir se faire l’amour,

il n’y a rien de plus épanouissant, de plus coloré, comme sensation

car c’est comme si vous étiez à deux, unis,

dans un seul corps, dans deux corps,

vous ne savez plus