le plaisir
est comme une pieuvre géante en moi,
dès que la machinerie se met en route,
je la sens qui se met à bouger,
qui se met à mouvoir
ses millions de tentacules de soie
oh, pas toujours toutes en même temps,
parfois oui,
parfois juste quelques unes,
parfois même, juste une,
juste une
elle glisse en moi,
se faufile un moment,
passant d’un organe à l’autre,
d’un tissu à l’autre,
d’une artère dans un os,
explore tout cela minutieusement,
farfouille joyeusement parmi tout cela
avant que d’aller rejoindre
ses petits camarades
pour un moment de symphonie débridée,
un moment de folie
ah quand elles se mettent à bouger toutes ensemble,
je la sens vraiment partout en même temps,
pas une cellule n’est oubliée,
pas une cellule n’est oubliée, non
la mer, me direz-vous,
je vous parle de la mer,
tout à fait, je vous répondrai,
tentative de description de la mer,
de ma part
mais aussi d’une petite vague
qui a couru, un moment, toute seule
ou bien d’une petite bande
qui ont fait cavalier seul, un moment,
qui ont folâtré mutinement,
un moment, à part