je me sens tellement en adoration, par moments,
de plus en plus avec l’âge,
en fait, dans 20 jours, très exactement,
je serai à la retraite
et j’emploierai le plus possible mes jours et mes nuits,
à être le plus possible en adoration, à tout moment
en adoration devant les merveilles de la nature,
quoi de plus beau, de plus émouvant, qu’un oiseau
qu’un papillon, qu’un ciel, qu’un ruisseau ou qu’un arbre
en adoration devant la merveille
qu’est un corps humain,
homme ou femme,
de son potentiel d’extases et d’émotions,
diverses et variées,
sans limites
en adoration devant la merveille
même juste que d’être en vie,
même s’il y a une cruauté et une douleur infinies
qui peuvent aussi se mettre en branle,
à tout instant, dans notre quotidien
en l’adoration d’être, donc,
de pouvoir péter, me gratter le cul, rire, manger, baiser,
m’extasier des heures devant un tableau,
foutre les doigts dans une chatte
ou serrer bien fort la hampe d’une trique turgescente
même si l’injustice, ici-bas, est infinie,
autant que la beauté, que l’émotion,
que la jouissance et la volupté