au fil des années,
la recherche d’une toujours plus grande qualité des sensations
a pris peu à peu complètement le pas
sur la poursuite obsessionnelle des orgasmes,
des premières années
c’est au point, que maintenant,
il semble y avoir la plupart du temps
dans ce qui est en train de s’éveiller,
dans ce qui est en train de se passer, en moi,
comme quelque chose de sacré
oui, ne rigolez pas, une sensation de sacré,
d’ineffable au point d’en être sacré
comme quelque chose de sacré
dans cette sensation d’épanouissement
qui envahit tout mon être,
comme quelque chose de sacré
dans cette sensation de communion,
de complicité sans retenue,
avec mon corps
et je me sens alors,
en adoration, en offrande,
en transmutation,
fer qui s’est transformé un instant en or,
de fond en comble
sur l’autel de quoi, je ne sais pas,
comme connecté à quelque chose,
quoi, je ne sais pas
mes tripes semblent pointer comme une boussole,
obstinément vers les profondeurs de la terre,
vers une sorte de noyau mystérieux
autour duquel il tournerait depuis la nuit des temps
cela,
plus l’extraordinaire variété des sensations
qui semblent comme un kaléidoscope
aux nuances sans cesse changeantes
et le fait que tellement, tout mon être semble participer,
pas un atome de moi qui ne semble vibrer,
il se crée en moi, rapidement,
dès que je me mets en action,
une sorte de sensation de jouissance en continu,
ou plus exactement, soyons précis,
une sorte de sensation d’extase voluptueuse
qui s’installe dans toutes mes fibres
quelque chose de sacré,
d’incroyablement solennel
mais en même temps,
d’incroyablement léger, joyeux
et de pas sérieux pour un sou,
un éclat de rire dans l’invisible
qui s’évanouit en un instant, sous le soleil