#50674
bzo
Participant

au fil des années,

la recherche d’une toujours plus grande qualité des sensations

a pris peu à peu complètement le pas

sur la poursuite obsessionnelle des orgasmes,

des premières années

 

c’est au point, que maintenant,

il semble y avoir la plupart du temps

dans ce qui est en train de s’éveiller,

dans ce qui est en train de se passer, en moi,

comme quelque chose de sacré

 

oui, ne rigolez pas, une sensation de sacré,

d’ineffable au point d’en être sacré

 

comme quelque chose de sacré

dans cette sensation d’épanouissement

qui envahit tout mon être,

comme quelque chose de sacré

dans cette sensation de communion,

de complicité sans retenue,

avec mon corps

 

et je me sens alors,

en adoration, en offrande,

en transmutation,

fer qui s’est transformé un instant en or,

de fond en comble

 

sur l’autel de quoi, je ne sais pas,

comme connecté à quelque chose,

quoi, je ne sais pas

 

mes tripes semblent pointer comme une boussole,

obstinément vers les profondeurs de la terre,

vers une sorte de noyau mystérieux

autour duquel il tournerait depuis la nuit des temps

 

cela,

plus l’extraordinaire variété des sensations

qui semblent comme un kaléidoscope

aux nuances sans cesse changeantes

et le fait que tellement, tout mon être semble participer,

pas un atome de moi qui ne semble vibrer,

il se crée en moi, rapidement,

dès que je me mets en action,

une sorte de sensation de jouissance en continu,

ou plus exactement, soyons précis,

une sorte de sensation d’extase voluptueuse

qui s’installe dans toutes mes fibres

 

quelque chose de sacré,

d’incroyablement solennel

mais en même temps,

d’incroyablement léger, joyeux

et de pas sérieux pour un sou,

un éclat de rire dans l’invisible

qui s’évanouit en un instant, sous le soleil